La Milice française, généralement simplement appelée la Milice, était une organisation politique et paramilitaire française créée le par le régime de Vichy, en réponse à une exigence formulée par Adolf Hitler à Pierre Laval le 19 décembre 1942 (le Führer étant inquiet des progrès de la Résistance qu’il considérait comme terroriste). Supplétifs de la Gestapo et des autres forces allemandes, les miliciens participèrent à la traque des Juifs, des réfractaires au STO et de tous les autres « déviants » dans la France occupée. La Milice était ainsi à la fois une police politique et une force de maintien de l’ordre.
Le chef officiel de la Milice était Pierre Laval, chef du gouvernement, mais le véritable responsable de ses opérations était son secrétaire général, Joseph Darnand, officier Waffen-SS ayant fondé en 1941 le Service d'ordre légionnaire (SOL), précurseur de la Milice française.
Organisation de type fasciste, la Milice se voulait un mouvement révolutionnaire, à la fois antirépublicain, antisémite, anticommuniste, contre le capitalisme international, pour le corporatisme, nationaliste et autoritaire. Elle sembla avoir ambitionné de devenir l’équivalent d'un parti unique de l’État français. Sa montée en puissance marqua en tout cas, selon Robert Paxton et Stanley Hoffmann, la fascisation finale du régime de Vichy.
Comme les nazis, les miliciens se livraient régulièrement à des arrestations arbitraires, des rafles, des exécutions sommaires, voire des massacres, et utilisaient la torture. Leur pratique systématique de la violence et leurs nombreuses exactions, tout comme leur collaborationnisme jusqu’au-boutiste même lorsque les Alliés étaient aux portes de Paris, contribuèrent à en faire, en dépit des sentiments pro-vichystes de la majorité de la population française, une minorité marginale suscitant la défiance de l'opinion publique.
À son apogée entre le printemps et l'été 1944, la Milice participa au climat de quasi-guerre civile caractérisant la France des dernières heures de l'occupation, mais elle n’eut jamais plus de ( en automne 1943 selon Francis Bout de l'An, sur lesquels, d’après le chef du service des effectifs, l’enseigne de vaisseau Carus, seulement étaient actifs).