Le Tigre est un fleuve de Mésopotamie long de . Ce fleuve prend sa source en Turquie comme l'autre grand fleuve de la région, l'Euphrate. Il prend sa source dans le Taurus (haut-plateau arménien, Turquie) puis parcourt la Syrie et l'Irak du Nord au Sud en passant par Mossoul et Bagdad. Ensuite, il rejoint l'Euphrate pour former un estuaire commun, le Chatt-el-Arab, long de , qui débouche dans le Golfe Persique. Comme l'Euphrate, le Tigre traverse en Irak essentiellement une région désertique et son alimentation en eau dépend de contrées montagneuses étrangères. Son régime, fortement influencé par la fonte des neiges, était très irrégulier, mais il a été partiellement régulé par des barrages. Le barrage de Samarra oriente les eaux excédentaires lors des crues vers la dépression du Tharthar dans la basse Djézireh. De là, un canal rejoignant l'Euphrate permet de réutiliser ces eaux et de renforcer le débit de l'Euphrate. Moins long que l'Euphrate, le Tigre fournit un volume nettement plus important d'eau à l'Irak (de suivant les sources). Ses principaux affluents, descendant de la montagne du Zagros et des montagnes d'Iran, confluent sur sa rive gauche. Sur sa rive droite, il se rapproche fortement de l'Euphrate à partir de la région de Bagdad. Dans la partie basse de son cours, son profil en longueur très plat a entraîné la formation de marécages importants qui s'étendaient sur entre le Tigre et l'Euphrate. Ces marais étaient en forte régression sous le double effet de la construction de nombreux barrages sur les deux fleuves et d'une politique de drainage inconsidérée, mais à la suite de la guerre d'Irak en 2003, les Chiites du sud ont partiellement détruit les digues, reconstituant ainsi des marais. Le Tigre est un sujet de friction entre l'Irak et la Turquie, cette dernière voulant encore réduire son débit par la construction de nouveaux barrages. Le nom sumérien original du Tigre était 𒀀𒇉𒈦𒄘𒃼, Idigna (eau courante). Ce nom était utilisé par les Akkadiens, qui l'appelaient 𒀀𒇉𒈦𒄘𒃼, Idiqlat.