thumb|Page du Physiologos de Berne.
Le Physiologos (grec : Φυσιολόγος, en latin : Physiologus et en français Physiologue), est un bestiaire chrétien du qui a eu une influence considérable au Moyen Âge.
Ce bestiaire, traité d'histoire naturelle sur les propriétés des bêtes, des oiseaux, des plantes et des pierres, donne aussi des interprétations moralisatrices de ces sujets ; en général, ces moralisations sont bien plus développées que les descriptions comportementales qui les précèdent.
De nombreuses espèces sont représentées :
animaux réels : singe, pélican, éléphant, chameau, crocodile, lion, cerf, ours, aigle, paon, ibis, chouette...
animaux imaginaires composites : griffon (corps de lion et tête d'aigle), aspic (petit dragon), aspic-tortue, onocentaure, basilic (queue de serpent et corps de coq), phénix, licorne, sirène-oiseau ou sirène-poisson...
toute une anthropologie monstrueuse : cynocéphale (homme à tête de chien), sciapode (homme à une seule jambe et s'abritant sous l'ombre de son pied)...
Le Physiologos, initialement écrit en grec, a été traduit dans de nombreuses langues. Les plus anciens manuscrits grecs connus sont seulement du , et la datation du manuscrit original est délicate. La méthode d'exégèse biblique qu'il utilise remonte à l'école du chrétien Clément d'Alexandrie (qui suit le juif Philon d'Alexandrie dans la seconde moitié ). Les plus anciennes mentions certaines du texte datent du dans l'Hexaéméron d'Ambroise de Milan, le pseudo-Eustathe d'Antioche et Rufin d'Aquilée.
On connaît une centaine de manuscrits grecs, du au , répartis en quatre familles, ou « collections », se distinguant par la liste des animaux, la langue, la structure et la date de composition.
Présente dans une trentaine de manuscrits eux-mêmes répartis en cinq familles, c'est celle dont dérivent toutes les autres, grecques et étrangères, et la plus profonde en ce qui concerne l'interprétation spirituelle ; elle compte 48 ou 49 chapitres.