Athanase d'Alexandrie (en Ἀθανάσιος), né vers 296/298 et mort le , dit le Grand, est évêque (patriarche) d'Alexandrie du à sa mort : il disparaît après quarante-cinq ans d’épiscopat et cinq exils. Sa personne est au cœur des controverses entre Orient et Occident. Né sous la dernière persécution, Athanase vit le moment historique du passage d’un christianisme minoritaire à un christianisme de masse dans cette partie de l’Orient ; l’époque voit aussi l’émergence d’une Église égyptienne solidement structurée, capable de résister durablement aux adversaires de l’orthodoxie nicéenne. Saint Athanase est une figure majeure du christianisme antique : l'Église copte orthodoxe l'appelle l'« Apostolique », le « Phare de l'Orient » et la « Colonne de la foi ». Les autres Églises orthodoxes le fêtent le et le comptent parmi les quatre grands docteurs de l'Église. L'Église catholique (qui le fête le ) le compte parmi ses trente-six docteurs et un des Pères de l'Église. Athanase naît à Damanhour, près d'Alexandrie, en Égypte, en 298. Il est issu d'une famille païenne et est attiré par le christianisme en raison des bonnes manières qu’avaient les chrétiens qu’il côtoyait. Il est baptisé par l'évêque Alexandre qui l’ordonne diacre et le prend comme disciple. Il reçoit une instruction profane très solide, notamment littéraire et philosophique, dans les écoles de la métropole, comme il ressort évidemment de l'ensemble de son œuvre. Sa culture est d'ailleurs purement grecque, sans qu'on n’y perçoive jamais d'héritage égyptien. Il entre très jeune dans le clergé chrétien d'Alexandrie, et il y est lecteur pendant six ans. Il s'impose très vite par ses qualités comme secrétaire et homme de confiance de l'évêque Alexandre : il est le probable rédacteur du mémorandum envoyé en 322 par Alexandre à ses collègues évêques pour expliquer et justifier le synode d'Alexandrie de 321 qui a déposé le prêtre Arius et les membres de sa faction ; c'est un de ses premiers textes connus. Il participe en qualité de diacre et secrétaire de l'évêque Alexandre au premier concile de Nicée (fin mai - ).