Le Lockheed U-2 est un avion de reconnaissance qui est utilisé intensivement durant la guerre froide par les États-Unis, notamment pour observer les territoires soviétiques. Il est toujours en service aujourd'hui, bien que modifié.
La caractéristique principale de l'U-2 est sa capacité à voler à haute altitude (, soit environ , deux fois plus haut que les avions de ligne) pour être hors de portée des défenses anti-aériennes. Il dispose d'un important rayon d'action, mais d'une vitesse relativement limitée.
Techniquement, l'U-2 pourrait être considéré comme un « planeur propulsé » en raison du très grand allongement de ses ailes, qu'on retrouve sur les planeurs. Si des rumeurs courent sur une structure de l'aile en bois, Denis Jenkins, dans WarbirdTech, volume 16, mentionne une structure monocoque en aluminium pour le fuselage, trois longerons pour l'aile et un treillis en aluminium. De même, Bernard Millot, dans le Docavia 29 sur les avions Lockheed, évoque une construction entièrement métallique.
Le décollage et surtout l'atterrissage de cet avion sont très délicats : en effet, le Lockheed U-2 dispose pour l'alléger de deux trains d'atterrissage en tandem (alors que les appareils disposent en général de deux trains principaux transversaux), complétés par des roulettes de stabilisation emboitées sous les ailes, appelées « balancines » ou « pogos ». Ces roulettes sont larguées au décollage, mais leur absence à l'atterrissage rend ce dernier plus difficile et impose que du personnel au sol intervienne à chaque atterrissage pour éviter le contact des ailes avec le sol lors de l'arrêt final, et remettre les balancines pour finir de ramener l'avion. Le pilote était toujours guidé du sol par un autre pilote d'U-2 à bord d'une voiture rapide roulant sur la piste près de l'avion.
Comme celui du B-47, le domaine de vol à haute altitude de l'U-2 est très étroit, l'écart entre la vitesse maximale (MMO) et la vitesse de décrochage (VS) n'étant que de , soit moins de .