Shefa Amr (en arabe, ar ; en hébreu: שפרעם, Shfaram) est une ville israélienne de population arabe et druze, dont la moitié est de religion chrétienne, située à l'Est de Kiryat-Ata. Elle comprend une minorité importante de catholiques orientaux. Elle abrite de nombreux vestiges archéologiques. Shefa Amr fut la deuxième ville ou siégeait le Sanhédrin, et une communauté juive y résida du au .
La ville est habitée depuis des millénaires. C'est d'abord un village cananéen, mais il abrite aussi un sanhédrin et joue un rôle important dans les révoltes locales contre le pouvoir romain. L'endroit est christianisé dès les premiers temps et l'on y trouve les ruines d'une église byzantine et des tombes paléochrétiennes puis byzantines. Le village devient arabophone au Haut Moyen Âge. Les croisés le nomment Safran ou Sapharanum, Castrum Zafetanum, ou encore Cafram.
Les Croisés construisent à Shefa Amr une forteresse dont il ne reste aucun vestige. Saladin s'en sert de base arrière pour conquérir Saint-Jean-d'Acre. Shefa Amr revient aux mains des chevaliers croisés, jusqu'en 1291, date à laquelle la localité est conquise par les mamelouks.
Lorsque la localité passe sous domination ottomane vers 1564, elle est le siège de rébellions contre l'autorité. Un firman de 1573 la mentionne comme abritant des chrétiens affiliés à Acre à l'esprit révolté. En 1596 elle fait partie d'un sous-district de moins d'une centaine de foyers. Ses habitants doivent payer des taxes occasionnelles en monnaie et des taxes régulières en nature (essentiellement des ovins), ainsi qu'un droit pour le pressoir d'huile du village.
Le village ne devient qu'un bourg d'importance à partir du . Le fils du gouverneur (cheikh) de Galilée, Osman fils de Daher el-Omar, permet d'y faire construire dans les années 1740 une nouvelle église qui existe toujours, l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, lorsque la nouvelle forteresse est terminée, en échange des contributions des villageois à la construction de cette dernière.