L'Église d'Antioche ou Église de Syrie fut une des premières Églises chrétiennes et une des composantes de la Pentarchie.
Selon la tradition, elle a été fondée en 38 par les apôtres Pierre et Paul. Un de ses évêques les plus célèbres est Ignace d'Antioche.
Elle a connu plusieurs schismes au cours de son histoire et aujourd'hui plusieurs Églises, appartenant à des communions différentes, en sont les héritières :
tradition grecque
l'Église orthodoxe d'Antioche (communion orthodoxe)
l'Église grecque-catholique melkite (catholique orientale)
tradition syriaque occidentale
l'Église syriaque orthodoxe (communion orthodoxe orientale)
l'Église catholique syriaque (catholique orientale)
l'Église maronite (catholique orientale)
Antioche fut à l'époque romaine le siège du gouverneur de la province de Syrie et la troisième ville de l'Empire. Elle fut jusqu'au un des principaux centres du christianisme. C'est à Antioche que le nom de « Chrétiens » fut utilisé pour la première fois pour désigner les adeptes.
L’Église d’Antioche a eu dès le début un fort esprit missionnaire. On lui doit l’évangélisation de la Mésopotamie et de l’Empire perse, auquel cette région fut presque totalement annexée à partir de l’an 363
Après la destruction de Jérusalem (70), Antioche resta la seule métropole de la chrétienté en Orient, et exerça sa juridiction sur la Syrie, la Phénicie, l’Arabie, la Palestine, la Cilicie, Chypre et la Mésopotamie. Le concile de Nicée (325) en son sixième canon, accepta le maintien des privilèges de l’Église d’Antioche sur l’Orient, tout comme ceux de Rome sur l’Occident et d’Alexandrie sur l’Afrique. Mais le vaste territoire qui dépendait de sa juridiction diminua par la suite. Le patriarcat de Constantinople lui ravit dès le une partie de ses provinces. D’autres se déclarèrent autonomes : la Perse en 410, Chypre en 431, Jérusalem en 451...
L’antagonisme séculier entre l’Empire romain et l’Empire perse aboutit à la scission de l’Église d’Antioche entre :
L’Église syrienne occidentale, c’est-à-dire à l’Ouest de l’Euphrate (Anatolie, Syrie, Liban et Palestine romains) et
L’Église syrienne orientale, c’est-à-dire à l’Est de l’Euphrate (Mésopotamie et Perse, sous autorité sassanide, Malabar).