La villanelle (de l’italien villanella dérivant du latin villanus, « paysan ») est en littérature, une sorte de petit poème pastoral. Elle présente une forme fixe divisée en couplets qui finissent par le même refrain. En musique, c’est une ancienne danse rustique accompagnée de chants ainsi qu’une mélodie, air d’instruments composé sur le modèle de cette danse.
La villanelle fut mise à la mode, en France, au , par Jacques Grévin. Les poètes Honoré d'Urfé, Jean Passerat, Joachim du Bellay, Philippe Desportes, Mellin de Saint-Gelais, Étienne Jodelle excellèrent dans cette forme poétique qu’ils utilisèrent pour exprimer d’amoureuses rêveries ou de gracieuses frivolités.
Le rythme des villanelles, le nombre des couplets et des vers ont varié selon le caprice du poète. Souvent elles ont quatre couplets de huit vers ; le dernier ou les deux derniers vers du premier couplet sont répétés en guise de refrain. C’est alors, sous un nom ancien, la forme ordinaire de la chanson. Tels sont les célèbres couplets de Philippe Desportes à sa volage Rosette.
L’archétype de la villanelle est La Tourterelle envolée, de Passerat :
J’ai perdu ma tourterelle ;
Est-ce point elle que j’oy ?
Je veux aller après elle.
Tu regrettes ta femelle ;
Hélas! aussi fais-je, moi,
J’ai perdu ma tourterelle.
Si ton amour est fidèle,
Aussi est ferme ma foi :
Je veux aller après elle.
Mort que tant de fois j’appelle,
Prends ce qui se donne à toi !
J’a perdu ma tourterelle,
Je veux aller après elle.
La forme stricte décrite par Joseph Boulmier (vide infra) est une invention du et ne remonte pas au Moyen Âge, ni au , contrairement à ce que prétendent certains traités de poétique. Selon Julie Kane, « la villanelle était une ruse fabriquée par un prêtre du et rendue populaire par un satiriste du , à partir de l’exemple d’un seul spécimen préexistant. »
Selon Boulmier, la forme fixe est la création de Berthelin, dans la réédition de 1751 du dictionnaire de rimes de Richelet. Le modèle est le poème de Passerat. Celui-ci n’a presque aucun point commun avec les dix-huit villanelles (ou villanesques) du .