La mimèsis (en grec ancien : ), de (mīmeisthai, « imiter », de , « imitateur, acteur ») est une notion philosophique introduite par Platon dans La République, puis reprise et développée par Aristote.
Le sens de ce terme a évolué au cours des siècles. Il s'applique tout d'abord dans un contexte religieux à la danse, au mime et à la musique. Il ne s'agit pas de reproduire l'apparence du réel, mais d'exprimer la dynamique, la relation active avec une réalité vivante. Chez certains auteurs, la mimèsis désigne au contraire l'imitation du réel : pour Démocrite, l'imitation de la nature par la technique (le tissage imite celui de l'araignée).
Le terme mimèsis ne doit pas être confondu avec le mimétisme animal, ou le mimétisme comportemental (aspect de la psychologie humaine), termes qui désignent une palette de comportements pouvant porter des noms différents dans les multiples sciences humaines et sociales (imitation, identification, intussusception). La mimèsis porte aussi sur le rapport de l'art au réel.
vignette|Copie d'un buste de Platon de la fin du
Le concept est d'abord discuté par Platon dans La République, aux livres II, III et X.
Dans les livres II et III de La République, il est question de la mimèsis dans l'éducation. Platon évoque entre autres les qualités d’un discours indirect lorsqu’il est question de mythes, qui sont un moyen efficace de transmettre des vérités essentielles à l'aide de l'imitation. Cependant, il émet des réserves devant la qualité de ces mythes, qui doivent être élaborés avec soin afin de ne pas avoir d'effets néfastes sur les enfants, par exemple. Par ailleurs, Platon évoque trois formes de récits : un récit simple, relaté par le poète en son propre nom ; un récit entièrement issu d'une imitation, où le poète assume directement les paroles d'autrui, ce qui correspond à la tragédie et la comédie ; ainsi qu'un récit de la forme mixte, où s'alternent la parole du poète (narration) et celles des personnages, ce qui correspond entre autres à l'épopée.