Wilfrid Stalker Sellars (, ) est un philosophe américain.
Il est le fils du philosophe américano-canadien Roy Wood Sellars. Sellars fit ses études à Michigan, à l'Université de Buffalo, puis à Oxford, où il obtint son diplôme (MA) en 1940. Durant la Seconde Guerre mondiale, il servit dans les renseignements militaires. Il enseigna ensuite à l'Université d'Iowa, à l'Université du Minnesota et à Yale, puis, de 1963 jusqu'à sa mort, à l'Université de Pittsburgh, dont le département de philosophie devint sous sa direction l'un des meilleurs au monde.
Sellars est avant tout connu pour être un critique du fondationalisme, théorie épistémologique qui affirme que la justification régressive de nos croyances (théoriques) s'arrête à certaines croyances empiriques fondamentales. Il fut sans doute l'un des premiers philosophes à combiner avec succès les éléments du pragmatisme américain avec ceux de la philosophie analytique britannique et américaine, et du positivisme logique autrichien et allemand. Son œuvre
touche à un grand nombre de sujets, tant en philosophie qu'en histoire de la philosophie ; il fut l'un des rares philosophes de la tradition analytique à reconnaître une
utilité théorique positive à l'histoire de la philosophie. L'œuvre de Sellars est à la fois la pierre angulaire et l'archétype de ce qu'on appelle parfois l' « École de Pittsburgh ». Les principales figures de ce courant sont Robert Brandom, John McDowell, John Haugeland, et James Conant. L'influence de Sellars a rayonné sur un large spectre de tendances théoriques, allant des déconstructionnistes américains (Richard Rorty et ses élèves David Rosenthal, Laurence BonJour, et Robert Brandom) jusqu'aux travaux
d'Hector-Neri Castaneda, Bruce Aune, Jay Rosenberg, Johanna Seibt, Andrew Chrucky, Jeffrey Sicha, Pedro Amaral, Thomas Vinci, Willem de Vries, et Timm Triplett, pour n'en citer que quelques-uns.
L'œuvre la plus célèbre de Wilfrid Sellars est le long et difficile article Empiricism and the Philosophy of Mind, où l'on trouve une discussion approfondie de ce qu'il appelle le Mythe du Donné (Myth of the Given).