En sémiotique et dans la philosophie post-moderne, on utilise le terme d’hyperréalité (à ne pas confondre avec le surréalisme ou l’hyperréalisme) pour décrire le symptôme d’une culture postmoderne évoluée. L’hyperréalité caractérise la façon dont la conscience interagit avec la réalité. Tout particulièrement, quand la conscience perd sa capacité à distinguer la réalité de l’imaginaire et commence à s’engager avec ce dernier sans comprendre ce qu’il fait, elle s’introduit alors dans le monde de l’hyperréel. La nature du monde hyperréel se caractérise par une amélioration fictive de la réalité. Jean Baudrillard, Daniel Boorstin, et Umberto Eco sont de célèbres théoriciens de l’hyperréalité.
Plusieurs aspects de l’hyperréalité peuvent être pensés comme une « réalité par proxy ». Par exemple, un amateur de films X vit dans le monde non-existant de la pornographie. Même si celle-ci n’est pas une description précise du sexe, pour les personnes qui les regardent, la réalité du sexe devient quelque chose de non-existant. Autre exemple : le M de McDonald's crée un monde avec la promesse d’une quantité sans fin de nourriture identique. En réalité, le M ne représente rien : la nourriture produite n’est ni infinie ni identique.
Selon Baudrillard, le monde dans lequel nous vivons a été remplacé par une copie du monde, nous y recherchons des stimuli simulés et rien de plus. Baudrillard emprunte à Borges l’exemple d’une société dont les cartographes ont créé une carte si détaillée qu’elle couvre les choses même qu’elle a été conçue pour représenter. Quand l’empire décline, la carte se fond dans le paysage, et il ne reste ni la représentation ni le restant vrai, mais juste l’hyperréalité.
L’idée d’hyperréalité de Baudrillard a largement été influencée par la phénoménologie, la sémiologie et Marshall McLuhan.
Bien que le concept ait ses racines dans d’anciens débats sur la réalité et l’illusion, l’origine de l’hyperréalité remonte à l’étude Arcades de Walter Benjamin sur les marchandises comme signe.