Le Sepher ha-Zohar (Livre de la Splendeur), aussi appelé Zohar (זֹהַר), est l'œuvre maîtresse de la Kabbale, rédigée en araméen. La paternité en est discutée : il est traditionnellement attribué à Rabbi Shimon bar Yohaï, Tana du . La recherche académique suggère aujourd'hui qu'il pourrait avoir été rédigé par Moïse de León ou par son entourage entre 1270 et 1280, en compilant une tradition orale.
Il s'agit d'une exégèse ésotérique de la Torah.
Selon le Midrash, les élèves de Rabbi Akiva se répartirent la responsabilité des différentes parties de la Torah, et Rabbi Shimon bar Yohaï prit la responsabilité de la doctrine secrète. Il aurait alors écrit le Zohar avec neuf de ses élèves dans la grotte de Idra Rabba, comme indiqué dans l'ouvrage : « C’est ainsi que je fixe les choses, Rabbi Abba notera, Rabbi Eliezer, mon fils, enseignera oralement, et le reste des amis s'exprimeront dans leur cœur... » (Livre du Zohar, Parashat HaAzenou). Immédiatement après sa rédaction, le livre aurait été dissimulé dans une grotte, pour réapparaître au , à l'époque de Rabbi Moise de Leon. Selon la légende, l'ouvrage aurait quitté sa grotte avec la caravane d'un marchand qui, en découvrant les parchemins, les aurait utilisés pour envelopper des épices : ainsi le Zohar se serait-il retrouvé en Espagne. Moïse de León aurait alors découvert les manuscrits sur le marché, puis rassemblé et remis en forme ceux-ci. À sa mort, son épouse aurait enfin vendu les livres de son mari pour subvenir à ses besoins, dont le Zohar, enfin révélé au monde.
La recherche académique contemporaine attribue la paternité du Zohar à Moïse de León lui-même, ou à une multiplicité d'auteurs réunis en « cercles » kabbalistiques disséminés dans son entourage plus ou moins proche, qui auraient compilé la matière de l'ouvrage sous le nom unique de Shimon bar Yohaï (la pseudépigraphie, qui présente l'avantage d'augmenter l'importance des écrits aux yeux des lecteurs tout en préservant l'identité de l'auteur réel, menacé par les institutions politiques ou religieuses, était une pratique très répandue et déjà fort ancienne dans les milieux juifs médiévaux - il serait d'ailleurs anachronique de prêter à ce genre de littérature spiritualiste et symboliste un désir d'exactitude historiographique).