La notion de Wahdat al-wujud ou Unicité de l'Être (waḥda al-wujūd, ar en arabe) est, dans le soufisme, l'affirmation qu'il n'y a que Dieu qui est (), c'est-à-dire qui est par Lui-même, sans antécédent, de manière absolue. La création, quant à elle, est qualifiée de Mujud, c'est-à-dire qu'elle n'est que par la volonté de l'Être suprême.
Souâd Ayada, dans son ouvrage L'islam des théophanies, soutient que la wahdat al-wujud est une . Elle veut montrer que cette hypothèse n'est ni un monisme, ni un panthéisme arabe, parce qu'elle ne supprime pas en réalité la .
Louis Massignon, relève Ayada, s'est intéressé de près à cette notion chez Ibn Arabi. Il la qualifie de . Il lui oppose cependant l'anti-philosophie de Mansur al-Hallaj. Son argument est que la wahdat al-wujud est une tentative d'abolir ce qui sépare la créature de son Créateur, rejoignant en fait une forme de panthéisme. Chez Hallaj au contraire, selon Massignon.
L'un des dogmes fondamentaux de l'islam est le Tawhid, le dogme du Dieu unique ou monothéisme (Coran 59, 22 par exemple). La réflexion sur cette idée d'unité a mené certains théologiens à l'interpréter en termes d'unicité de l'être.
La notion de l'unicité de l'Être a été abordée un demi-siècle avant Ibn Arabi par Al-Ghazâlî, dans son ouvrage Michkat Al-anwar, traduit par Roger Deladrière sous le titre Le Tabernacle des lumières. Cette notion a été systématisée par Sadr al-Dîn al-Qûnawî, selon l'enseignement de son maître et beau-père Ibn Arabi.
Awahad al-dîn Balyânî, au , a écrit une épître sur l'Unicité absolue qui fut un temps attribuée à Ibn Arabi. Elle a été traduite par Ivan Aguéli en 1911, puis par Michel Chodkiewicz qui a montré que le soufi andalou n'en était pas l'auteur, dans son édition du texte en 1982.
La doctrine de l'unicité de l'être est d'inspiration néoplatonicienne, et est une interprétation islamique de la doctrine de l'Un, selon Ian Richard Netton, spécialiste de philosophie islamique. Ce dernier affirme que les vues des néoplatoniciens musulmans (Al-Kindi, Al-Fârâbî, Ibn Sina) .