vignette|L'exilarque Huna recevant les anciens dans sa villa de style perse - Musée de la diaspora de Tel Aviv.
Le « chef de l'exil » (araméen ריש גלותא Resh Galouta ; grec : Αἰχμαλωτάρχης Aicmalotarquis ; hébreu ראש הגולה Rosh HaGola, les termes de gola ou galout étant circonscrits à la Babylonie) ou exilarque, était le représentant officiel du puissant judaïsme babylonien auprès des autorités locales. Il occupait une position honorée, reconnue par l'État, qui s'accompagnait de privilèges et prérogatives, comme la nomination des deux Gueonim (chefs des académies talmudiques de Babylonie).
L'origine de l'exilarcat n'est pas connue avec certitude : la tradition la fait remonter à Joaichin, mais les premiers documents historiques qui en font mention sont bien postérieurs, datant de la fin du , sous l'empire parthe. En tout cas, la dignité se transmettait de façon héréditaire, au sein d'une famille qui faisait remonter son ascendance à la Maison de David, et que les Juifs babyloniens considéraient, au moins depuis l'époque du Talmud, comme telle. Elle s'accompagnait de certaines prérogatives, dont la nomination des directeurs des académies talmudiques babyloniennes. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir l'exilarque occuper une haute position académique.La fonction se poursuit jusqu'au milieu du , sous le régime des Arsacides et des Sassanides, jusqu'à ce que Mar Zoutra érige un État politiquement indépendant qu'il dirige depuis Mahoza pendant environ 7 ans. Il fut promptement réduit par Kavadh , roi de Perse, qui voulait réunifier son empire. Une première époque de l'exilarcat s'achève.
L'exilarcat est restauré au , sous l'empire arabe. Le Ras al-Yahoud (« Prince des Juifs ») est un personnage important de la cour, traité avec grande pompe et honneur. Cependant, son autorité effective est minée, d'une part par les réformateurs karaïtes, qui désignent leurs propres contre-exilarques, d'autre part par les Gueonim. Ceux-ci, « parfois soutenus par les banquiers de la cour, montent en puissance.