Une datcha () désigne, en Russie, une sorte de résidence secondaire à la campagne. Le mot provient du verbe dat (дать) « donner » en russe. Il désignerait à l'origine un gîte d'été « donné » par le tsar à un membre de la cour : certains estiment que le mot est utilisé depuis Pierre le Grand, et correspondait alors aux dépenses exceptionnelles de la chancellerie secrète destinées à acheter des informateurs à la cour des monarques étrangers. Du russe, ce mot passa à d'autres langues slaves, notamment à l'ukrainien et au biélorusse. Selon Le Petit Robert, son apparition en français remonte à 1843. Souvent assez simple, sans chauffage ni eau courante, elle sert surtout à la belle saison et permet aux urbains qui les possèdent (les datchniki) de quitter leur appartement, souvent très exigu, pour le grand air. La datcha sert également souvent à cultiver un lopin de terre dont la production joue parfois un rôle non négligeable dans leur alimentation (notamment pendant les périodes de pénurie, que ce soit sous le régime soviétique ou dans les années suivant la chute de celui-ci), un peu comme les jardins familiaux. Certaines datchas, notamment celles de la nomenklatura pendant l'époque soviétique ou celles construites par les nouveaux Russes ces dernières années, sont cependant plus luxueuses et ressemblent plus, sinon architecturalement du moins par leur fonction, aux villas occidentales. Jusqu'à la chute de l'Union soviétique en 1991, la datcha fut un îlot de propriété privée dans une économie collectivisée (en ville, tous les appartements étaient propriété de l'État). La datcha peut en ceci être vue comme un héritage du lopin de terre particulier concédé aux paysans dans l'Empire russe. Après la mort de Staline en 1953, le caractère jugé semi-aristocratique des datchas embarrasse les dirigeants soviétiques, qui envisagent de mettre fin à cette pratique qui contrevient selon eux à l'idéal communiste. Pourtant, la crise du logement provoquée par l'exode rural les incite à les conserver.