la (DCE) est la première encyclique du pape Benoît XVI. Elle est datée du mais a été rendue publique le . Son titre latin signifie « Dieu est amour » et vient de la Première Lettre de saint Jean : « Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1 Jn 4, 16). Cette encyclique fait partie d'une trilogie d'encycliques consacrée aux vertus théologales : Lumen fidei (sur la foi) et Spe salvi (sur l'espérance). Benoît XVI a écrit cette encyclique afin d'expliquer le sens chrétien de la charité. Trop souvent, dit-il, le nom de Dieu est associé à la vengeance ou même au devoir de haine et de violence. Pour cette raison il désire parler de l'amour de Dieu que l'Église doit transmettre. La lettre établit une distinction et un rapprochement entre l'amour éros (el) et l'amour agapê (el). Le christianisme ne dévalorise pas le corps, comme Nietzsche l'a affirmé, il enseigne plutôt que corps et âme ne forment qu'une seule réalité. L'eros est un amour ascendant et sensuel. L'agapê est un amour descendant et oblatif. En Occident, on a souvent opposé ces deux conceptions, en affirmant que l'une était grecque et l'autre chrétienne. En fait, la « fascination pour la grande promesse de bonheur » qui pousse vers l'eros devient par la suite une préoccupation pour le bonheur de l'autre dans l'agapê. L'homme ne peut pas vivre uniquement en éros, il doit aussi recevoir de l' agapê. La théologie du corps affirme que l'amour est une réalité unique. Or, si on détache l'eros de l'agapê, on ne conserve qu'une forme réductrice de l'amour. La foi biblique ne veut pas construire un monde à part des réalités humaines, mais plutôt accepter l'homme tel qu'il est en proposant une relation d'amour avec Dieu. Le logos, raison primordiale, ennoblit l'eros et le purifie dans l'agapê. Les expériences mystiques liées au Cantique des Cantiques sont un exemple dans la littérature religieuse du besoin de s'unir avec Dieu dans le même esprit. L'unité crée l'amour, qui peut être un commandement, car il est déjà donné.