Phocion, en , né vers 402, et mort en 318, est un général et homme d'État athénien. Il était le fils du fabricant de tours de potier, Phocos. Plutarque notera qu'il vivait assez modestement puisqu'il marchait toujours pieds nus et sans manteau. Lorsque les envoyés d'Alexandre vinrent lui remettre un présent de cent talents, ils trouvèrent sa femme en train de pétrir le pain et Phocion lui-même tirer l'eau du puits pour se laver les pieds. Disciple de Platon et de Xénocrate, il débuta la carrière militaire sous les ordres du stratège athénien Chabrias. Il fut envoyé par Chabrias en mer Égée afin de collecter les tributs régionaux pour la Seconde confédération athénienne. Comme les représentants d'Athènes étaient impopulaires parmi leurs alliés, il fut attribué à Phocion une flotte de vingt navires de guerre. Cependant, il préféra n'emporter qu'une seule trière pour ne pas brusquer les alliés d'Athènes. Dans chaque cité, il négocia diplomatiquement, et, lors de son retour fut escorté par une grande flotte alliée protégeant le trésor. En 376, Phocion s'illustra lors de la bataille navale de Naxos en commandant avec efficacité l'aile gauche de la flotte athénienne face à la flotte spartiate. Après la mort de Chabrias, Phocion pris soin de son fils Ctésippe. Du parti aristocratique, il fut élu quarante-cinq fois stratège et repoussa les Macédoniens de l'Eubée et de Chersonèse. Valeureux général et combattant, il était cependant pacifiste et fut un ambassadeur efficace auprès d'Alexandre et d'Antipatros. Élu stratège pour la première fois en 371, il fut ensuite réélu presque chaque année à ce poste. En 351, il combattit comme mercenaire au service de l'empereur perse Artaxerxès III pour soumettre la rébellion chypriote et rétablir le roi Évagoras II sur son trône. Il s'illustra ensuite lors des campagnes d'Athènes contre Philippe II de Macédoine en Eubée (348 et 341) et en Thrace (340). En 338, après la défaite de Chéronée, Phocion fut un partisan de la modération et exhorta les Athéniens à accepter les conditions raisonnables qu’offrait Philippe II.