Le lesbianisme politique ou lesbianisme radical est un courant féministe, généralement associé à la deuxième vague féministe et au féminisme radical. Il inclut, mais ne se limite pas au séparatisme lesbien. Le lesbianisme politique repose sur l'idée qu'il faut combattre le patriarcat en tant que système politique, en arrêtant de soutenir l'hétérosexualité et d'avoir des relations avec des hommes. Le lesbianisme politique commence à exister à la fin des années 1960 au sein de la seconde vague des féministes radicales, comme un moyen de combattre le sexisme et l'hétérosexualité comme construction sociale. Sheila Jeffreys aide à développer le concept quand elle écrit, au sein du Leeds Revolutionary Feminist Group, un essai intitulé Love Your Enemy? The Debate Between Heterosexual Feminism and Political Lesbianism (Aime ton ennemi ? Le débat entre le féminisme hétérosexuel et le lesbianisme politique). Les autrices y affirment que les femmes devraient arrêter de soutenir l'hétérosexualité en ayant des rapports sexuels avec des hommes, et encouragent les lectrices à se débarrasser des hommes . À la fin des années 1980, Monique Wittig et Adrienne Rich théorisent le lesbianisme politique en France dans leurs essais La Pensée straight et La Contrainte à l'hétérosexualité. Elles y font une critique de l'hétéronormativité et des institutions qui en découlent, comme le mariage et la famille traditionnelle. En Espagne, Empar Pineda affirme ses choix. À la fin des années 1990, le mouvement LGBT s'oppose au lesbianisme radical. Dans les années 2010, le courant trouve un renouveau dans des associations locales comme le collectif Bonny Read ou l'association parisienne non mixte FiÈres. Le lesbianisme politique repose sur l'idée que pour combattre le patriarcat et ses oppressions, il faut refuser les relations avec les hommes et s’extraire de l’hétérosexualité. Selon cette doctrine, les hommes sont déterminés à avoir des comportements sexistes et problématiques par le simple fait qu’ils sont des hommes et ont grandi dans une société dont les rapports de genre s’exercent en leur faveur.
Luca Giovanni Pattaroni, Ifigeneia Dimitrakou