L'objectivisme désigne un courant littéraire de la recherche poétique contemporaine. Le mouvement est lancé en 1931 à New York par William Carlos Williams et Louis Zukofsky, rejoints ensuite par George Oppen, Charles Reznikoff, Carl Rakosi, Basil Bunting.
En 1928, William Carlos Williams et Louis Zukofsky font connaissance, par l'intermédiaire d'Ezra Pound. Williams est alors âgé de , et Zukofsky de 24, si bien que le premier fait office de mentor pour le second. Tous les deux cherchent à sortir des impasses de l'imagisme, mouvement fondé en 1910 à Londres autour d'Ezra Pound. Ils échangent un grand nombre de lettres durant les trois années qui suivent, dans lesquelles ils font un lent travail d'élaboration esthétique. En 1931, au mois de janvier, Harriet Monroe publie un numéro de la revue Poetry confié à Louis Zukofsky, intitulé : . On y trouve : quatre poèmes de Carl Rakosi, le fameux A de Zukofsky, « Fortuno Carracioli » de Robert McAlmon, six poèmes de Charles Reznikoff, The Sphinx de Richard Johns, dédié à Williams, et The Botticellian Trees de ce même Williams. Il s'achève sur un texte de Zukofsky intitulé .
Le terme objectiviste a été revendiqué, une des premières fois, par Charles Reznikoff, William Carlos Williams, George Oppen, Carl Rakosi et Louis Zukofsky pour désigner leur groupe. Leur travail se fondait sur une forme d'effacement du poète derrière des créations devant donner accès objectivement au réel. Testimony - The United States 1885-1890 publié en 1965 par Charles Reznikoff est l'un des exemples majeurs de l'objectivisme littéraire.
De même, un des textes les plus connus de Gertrude Stein, The making of Americans, rencontre cette démarche qui est, comme l'explique Judy Grahn, an objective voice. Georges Hugnet écrit à ce propos :
Si on considère ce qu'énonce Charles Reznikoff, dans un entretien avec Auxeméry datant de 1977, l'objectivisme poétique se développe en effaçant tout rapport au jugement subjectif de l'écrivain. En ce sens cette poésie, américaine en ses origines, se démarque totalement du lyrisme par lequel l'auteur incarnait son jugement dans son texte.