vignette|droite|Couverture d'un passeport Nansen.
Le passeport Nansen était entre 1922 et 1945 un document d'identité reconnu par de nombreux États permettant aux réfugiés apatrides de voyager alors que le régime international des passeports qui avait émergé à la faveur de la Première Guerre mondiale assujettissait les déplacements aux formalités douanières.
Il a été imaginé en 1921 et créé le à l’initiative de Fridtjof Nansen, premier Haut-commissaire pour les réfugiés de la Société des Nations, via l’Office international Nansen pour les réfugiés, à l’origine pour les réfugiés de la Russie soviétique fuyant la terreur rouge et/ou la famine soviétique de 1921-1922. Il est considéré comme le « premier instrument juridique utilisé dans le cadre de la protection internationale des réfugiés ».
L'« Office Nansen » délivra des passeports aux Russes blancs, anciens aristocrates, bourgeois, marchands (dont un grand nombre de juifs russes), prétendument koulaks, intellectuels, indépendantistes ukrainiens, anarchistes, paysans affamés, tous indistinctement classés comme « éléments contre-révolutionnaires » et devenus apatrides par le décret soviétique du qui révoque la nationalité de tous les émigrés. Certains parviennent à passer la frontière occidentale de l'URSS vers la Finlande, les pays baltes, la Pologne ou la Roumanie, surtout de nuit, mais bien rares sont ceux qui parviennent à emporter quelque bagage, et beaucoup sont tués, noyés, ou capturés et envoyés au Goulag par les gardes-frontières soviétiques : parmi ceux qui leur échappent, plus d'un est rançonné par les garde-frontière des pays d'accueil avant de recevoir le « passeport Nansen ».
Le prix Nobel de la paix 1922 est décerné à Nansen pour cette création et l'Office international Nansen pour les réfugiés le reçoit en 1938.
La princesse Vera Constantinovna de Russie a gardé son passeport Nansen toute sa vie, tout comme la peintre Zinaïda Serebriakova et la princesse Véra Obolensky, résistante française lors de la Seconde Guerre mondiale.