Les nazôréens ou nazaréens (en grec, au singulier : , nazôraios) sont un groupe religieux judéo-chrétien mal connu, attesté de manière indirecte à partir du . Ce mouvement interne au christianisme primitif a la particularité de reconnaître la messianité de Jésus de Nazareth ainsi que sa divinité, tout en continuant à pratiquer la Loi juive. Ces judéo-chrétiens qui refusaient de renoncer aux préceptes juifs à cette époque vivaient sans doute à l'écart du reste de la chrétienté. Pendant longtemps, ils ont été considérés comme des chrétiens irréprochables, mais Épiphane de Salamine, qui ne sait pas grand-chose d’eux, les classe parmi les « hérétiques ». Les raisons de ce jugement ne sont pas claires, car le principal reproche qu'il leur adresse est de « judaïser ». En raison du nombre de mouvements judéo-chrétiens à cette époque, il est difficile de les distinguer d'autres courants. Ils ont probablement été absorbés au cours du , en partie par le judaïsme et en partie par le christianisme voire dans l'islam. Dans le Nouveau Testament, l'appellation générique de « nazoréens/nazaréens » désigne les premiers groupes de disciples de Jésus de Nazareth. Le terme est lié à Nazareth afin de rappeler le lieu d'origine de Jésus, puis réinterprété au sein du premier groupe de disciples pour justifier la messianité de Jésus, en s'appuyant sur le verset d'Isaïe 11:1 qui évoque un « surgeon » – netzer en hébreu – qui doit surgir de la lignée de David. thumb|L'ouvrage d'Épiphane de Salamine, le Panarion (années 370), s'intitule aussi Contre les hérésies. Il constitue la source principale de ce que l'on sait sur les nazôréens. Le peu de sources disponibles sur le mouvement des nazôréens provient de références critiques rédigées par les Pères de l'Église, en particulier les hérésiologues, aux , mais aussi aux chez les auteurs islamiques qui les considéraient comme des « judaïsants » et des « hérétiques ». La notice 29 du Panarion (années 370) d'Épiphane de Salamine constitue néanmoins la source principale sur les nazôréens, avec le paragraphe 13 de la Lettre 112 de Jérôme de Stridon.