thumb|right|Affiche de Art Young publiée dans The Masses en 1917.
L'anarchisme chrétien est l'une des variantes de l'anarchisme tel que couramment défini, mais avec des justifications spirituelles ou couplées de spiritualité.
Il se fonde sur les enseignements de Jésus de Nazareth, tels qu'ils sont transmis par les évangiles, qu'ils soient canoniques ou gnostiques, mais appliqués dans leur dimension critique vis-à-vis de l'organisation sociale et fondés sur la liberté des êtres humains.
L'anarchisme chrétien se fonde, d'un point de vue politique, sur la notion de « révolution personnelle » par le changement de chaque individu et l'application des principes anarchistes et chrétiens dans le présent, et non dans l'attente d'un « Grand Soir ». D'un point de vue religieux, il se fonde sur une relation principalement directe et personnelle avec Dieu. Certains conçoivent aussi cela comme la recherche de « l'Évangile intégral », vécu spirituellement mais aussi socialement.
L'anarchisme chrétien entend formuler et actualiser la plupart des questionnements des premières sociétés chrétiennes, en référant parfois jusqu'à l'expérience des communautés esséniennes pour justifier ses options spirituelles et politiques.
La prégnance de l'éthique de la relation à l'autre dans les évangiles semble induire une vision de la collectivité comme organisme spirituel, dont la société contemporaine ne traduit guère les plus simples impératifs.
Différentes personnes ont pensé et écrit sur l'anarchisme chrétien ; nombre d'écrits étaient des revues locales dont il est difficile d'avoir trace ou de récupérer les textes, mais certains penseurs ont dédié partie de leur vie à cette théorie (souvent perçue comme nécessairement doublée de pratique) soit directement, soit par des études des aspects subversifs et opposés à tout ordre établi des Évangiles.
Ces mêmes penseurs ont généralement aussi travaillé sur ce qui est maintenant nommé écologie politique ainsi que sur une certaine critique de la technique et de l'aliénation liée au progrès de celle-ci, comme c'est le cas pour Ivan Illich, prêtre catholique, et Jacques Ellul, théologien protestant.