Concept

Argument d'autorité

Résumé
L’argument d'autorité consiste à invoquer une autorité lors d'une argumentation, en accordant de la valeur à un propos en fonction de son origine plutôt que de son contenu. Ce moyen rhétorique diffère de l'emploi de la raison ou de la violence. L'argument d'autorité est parfois également désigné par trois formules latines : argumentum ad verecundiam : « argument de respect » ; argumentum ad potentiam : « argument de pouvoir » ; Ipse dixit : « Lui-même l'a dit », « lui » désignant l'autorité citée. C'est le stratagème XXX () de la classification de Schopenhauer dans La Dialectique éristique. La construction de cet argument est déterminée socialement par la position du locuteur et les catégories de perception associées à la position du récepteur. Le locuteur peut ainsi exercer un effet d'imposition, argument d'autorité utilisé de manière hyperbolique, propre à décourager toute critique. Depuis le jusqu'au début de la Renaissance, l'Europe redécouvre les travaux produits au cours de l'Antiquité par les Grecs et les Latins, en grande partie via les traductions arabes, et les connaissances apportées par les grands noms de l'Antiquité représentent alors l'autorité. Un lien entre un raisonnement ou une affirmation et le discours d'un personnage antique a alors valeur de preuve de sa validité. Les connaissances accumulées ensuite par les sociétés européennes au cours des temps modernes sont perçues comme tendant à égaler celles de l'Antiquité, puis à les dépasser, ce qui conduit à de nombreux débats où les autorités antiques sont remises en cause. Par exemple, les ouvrages de médecine de Galien enseignent que l'utérus des femmes est bifide, Galien ayant pratiqué des études anatomiques sur la hase, la femelle du lièvre, dont l'utérus est bifide, et ayant transposé ses résultats à la femme. Les autopsies pratiquées parfois illégalement, notamment par André Vésale et Ambroise Paré, montrent les erreurs de Galien et conduisent à une remise en cause lente et difficile des méthodes d'enseignement des médecins et chirurgiens, ainsi que des pratiques médicales.
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Concepts associés (3)
Figure d'autorité (sciences sociales)
En psychologie, psychologie sociale et sociologie, la figure d’autorité ou encore figure de domination est une force qui conduit des acteurs à agir sur d’autres acteurs sans que ces derniers n'interagissent. La discipline sociologique a fait de la figure d’autorité l'un de ses objets d’analyse privilégiés tout en admettant l’obligation de recourir à une analyse pluridisciplinaire de ce concept. La figure d'autorité est impossible à conceptualiser hors de la sphère sociale qui la scinde en de multiples figures selon les domaines d'étude.
Authority bias
Authority bias is the tendency to attribute greater accuracy to the opinion of an authority figure (unrelated to its content) and be more influenced by that opinion. An individual is more influenced by the opinion of this authority figure, believing their views to be more credible, and hence place greater emphasis on the authority figure's viewpoint and are more likely to obey them. This concept is considered one of the social cognitive biases or collective cognitive biases.
Raisonnement fallacieux
Un raisonnement fallacieux est un raisonnement incorrect qui a pourtant une apparence de validité logique. On distingue généralement deux types de raisonnements fallacieux : le sophisme, qui est une argumentation destinée à tromper autrui, et le paralogisme qui est une de raisonnement involontaire. Kant effectuait cette distinction dans son ouvrage Logique (1800) indiquant qu'un syllogisme erroné quant à sa forme est un paralogisme quand il trompe son auteur, et un sophisme quand il vise à tromper autrui.