Alain Testart, né le à Paris et mort le à Villejuif, est un anthropologue français. Après l’obtention d’un diplôme d’ingénieur de l’École nationale supérieure des mines de Paris (promotion 1965), Alain Testart entre dans l'entreprise SEMA (Société d'économie et de mathématiques appliquées). Il en démissionne rapidement pour recommencer, en 1971, des études en ethnologie. Il soutient sa thèse, intitulée Des classifications dualistes en Australie, en 1975, sous la direction de Jacques Barrau (un autre ingénieur devenu ethnologue), et devient alors chargé de cours à l'université Paris X – Nanterre. Il entre au CNRS en 1982. Il y est successivement membre, en tant que chargé de recherches puis directeur de recherche, des équipes « Recherche et documentation ethnobotaniques et ethnozoologiques » puis « Appropriation sociale de la nature » du Muséum national d’histoire naturelle, du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative à l’université Paris X – Nanterre (où il assume plusieurs enseignements), et enfin à partir de 1997 du Laboratoire d'anthropologie sociale au Collège de France. Les premiers travaux d’Alain Testart portent sur l’organisation sociale des Aborigènes australiens et sur les chasseurs-cueilleurs (San, Amérindiens de l’arctique et du subarctique, Pygmées, etc.). En raison de sa santé fragilisée dès les années 1970 par plusieurs cancers (qui finiront bien plus tard par l'emporter), il ne fut jamais en mesure de faire une longue enquête de terrain, qui de toute façon l'attirait peu. Son livre Les chasseurs-cueilleurs ou l'origine des inégalités (1982) devient vite un classique auprès des préhistoriens. Il s’agit d’une réévaluation de la très classique opposition entre chasseurs-cueilleurs et agriculteurs (ou horticulteurs). Cette opposition était considérée comme valide, tant en ethnologie qu’en archéologie préhistorique, avec la notion de « révolution néolithique » avancée jadis par Vere Gordon Childe, transformation radicale des structures économiques et sociales qui marquerait le passage entre une économie de chasse-cueillette et une autre fondée sur la domestication des plantes et des végétaux.