Le Mythe de Sisyphe est un essai d'Albert Camus, publié en 1942. Il fait partie du « cycle de l'absurde », avec Caligula (pièce de théâtre, 1944), L'Étranger (roman, 1942) et Le Malentendu (pièce de théâtre, 1944).
Dans cet essai, Camus introduit sa philosophie de l'absurde : la recherche en vain de sens de l'homme, d'unité et de clarté, dans un monde inintelligible, dépourvu selon lui de Dieu et par conséquent de vérités et valeurs éternelles. La prise de conscience de l'absurde nécessite-t-elle le suicide ? Camus répond : « Non, elle nécessite la révolte ».
Albert Camus dédie cet essai à Pascal Pia, le directeur du journal où Albert Camus fit ses débuts dans le journalisme.
Cet essai est organisé en 4 chapitres et un appendice.
Camus se charge de la tâche de répondre à ce qu'il considère comme le seul « problème philosophique vraiment sérieux » : est-ce que la prise de conscience de l'existence du non-sens et de l'absurdité de la vie entraîne nécessairement le suicide ?
Il commence par décrire la condition absurde : une grande partie de notre vie est construite sur l'espoir de demain mais demain nous rapproche de la mort, l'ennemi ultime ; les gens vivent comme s'ils ne connaissaient pas la certitude de la mort. Une fois débarrassé de son romantisme commun, le monde est un lieu étranger, étrange et inhumain ; la vraie connaissance est impossible, et la rationalité et la science ne peuvent pas révéler les explications du monde, - de telles explications finissent finalement dans des abstractions et des métaphores dénuées de signification. « À partir du moment où l'absurdité est reconnue, elle devient une passion, la plus pénible de toutes ».
Ce n'est pas le monde qui est absurde, ni la pensée humaine : l'absurde surgit lorsque le besoin humain de comprendre rencontre le caractère déraisonnable du monde, Camus parle en particulier de son « silence », lorsque à « mon appétit pour l'absolu et pour l'unité » répond « l'impossibilité de réduire ce monde à un principe rationnel et raisonnable ».