L'implicature conversationnelle est un terme de la linguistique pragmatique forgé par le philosophe Paul Grice, qui explique ce concept à l'aide de ses maximes . Elle se réfère à ce qui est suggéré ou signifié par un locuteur, de façon implicite. L'implicature n'est pas une propriété sémantique de l'énoncé lui-même, contrairement à une présupposition implicite de celui-ci. Par exemple, en énonçant la phrase « Marie a eu un bébé et s'est mariée », le locuteur suggère que Marie a d'abord eu un bébé, puis s'est mariée. Mais cet énoncé demeure vrai, au sens strict, sémantique, si elle s'était d'abord mariée, avant d'avoir un bébé. Si on ajoute la proposition « pas forcément dans cet ordre » à cette phrase, alors son sens n'est pas altéré, mais l'implicature disparaît.
La notion d'implicature diffère de celle, utilisée en pragmatique, d'implication. Par exemple, l'énoncé « le président a été assassiné » ne suggère pas simplement qu'il est vrai que le président est mort, mais exige cela. En outre, une implication ne peut être annulée, contrairement à une implicature qui peut disparaître si on ajoute une proposition.
De caractère pragmatique, l'implicature se distingue aussi d'une présupposition implicite, qui est de nature sémantique.
Grice distingue entre le sens conventionnel, objectif, d'un énoncé, et son sens subjectif, selon ce que le locuteur voulait dire. Il distingue alors deux types d'implicature: l'implicature conversationnelle dépend du contexte de la conversation, tandis que l'implicature conventionnelle dépend de l'énoncé lui-même . Celle-ci fait donc référence à la sémantique, celle-là à la pragmatique. Ainsi l'échange:
– Vas-tu à la fête ce soir?
– Non, je travaille.
Cet énoncé a une implicature conversationnelle: la réponse « non, je travaille », veut dire que je n'irai pas à la fête. Mais elle aura un autre sens dans un autre contexte conversationnel. Un énoncé doté d'une implicature conventionnelle pourrait prendre, par exemple, la forme suivante: « Il est anglais; dès lors, il est courageux.