La Kleinstaaterei est un concept historique utilisé pour décrire — souvent péjorativement — le morcellement du Saint-Empire romain germanique à partir du en plusieurs centaines de petits États et principautés indépendants, imbriqués les uns dans les autres, parfois à peine plus grands qu'une ville. Le terme, formé sur les mots allemands klein (petit) et Staat (État), ne connaît pas de traduction française ; son sens se rapproche de celui de balkanisation. Après le Moyen Âge et avant le , le Saint-Empire romain germanique ne connaît pas le processus de formation d'un État-nation cohérent que peuvent connaître par exemple les royaumes voisins de France ou de Pologne, par concentration politique et centralisation. Bien que deux États relativement larges — la monarchie des Habsbourg et le royaume de Prusse — émergent à l'intérieur du Saint-Empire, il s'agit plus d'empires multi-nationaux qui possèdent des territoires substantiels à l'extérieur de ce dernier. Mis à part ces deux États, le Saint-Empire consiste en plusieurs centaines de petites principautés de langue allemande. Après le Moyen Âge, ces États modernisent leurs administrations militaires, judiciaires et économiques, au détriment du niveau impérial, reléguant l'Empereur au rang de figure confédérale sans grand pouvoir politique et militaire. Le terme de Kleinstaaterei décrit cette absence d'organisation centrale au profit d'une multitude d'États quasiment indépendants les uns des autres. L'origine de la Kleinstaaterei repose dans le principe d'héritage monarchique, en vigueur dans tous les États du Saint-Empire à l'exception des villes libres et des territoires ecclésiastiques. À la mort du prince d'un de ces territoires, la tradition germanique met plus en avant sa division entre ses héritiers mâles que la primogéniture. Celle-ci est finalement imposée pour les princes-électeurs en 1356 par la Bulle d'or de Charles IV ; pour les autres territoires, le principe de division continue à être appliqué majoritairement.