thumb|upright|Portrait d'un juif bucarestois, par D. Lancelot.
thumb|upright|La synagogue chorale de Bucarest.
L’histoire des Juifs en Roumanie ou le territoire qui lui correspond est plus que bimillénaire. Située aux confins de l’Empire romain d’Orient dont elle tire son nom, la Roumanie compte originellement quelques familles juives de culture grecque. Des familles séfarades s’y installent au , venues de l’Empire ottoman voisin mais c’est surtout avec l’arrivée d’immigrants ashkénazes au que la communauté juive devient significative, sous l’angle démographique comme économique ou culturel. Fortement éprouvés par divers massacres au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Juifs quittent massivement la Roumanie après celle-ci, émigrant principalement vers l’État d’Israël.
Des traces archéologiques et paléographiques de judaïsme romaniote ont été trouvées à Tomis, en Scythie mineure : stèles, ruines de synagogues. Ces communautés romaniotes, de langue yévanique et suivant le Talmud de Jérusalem, sont également présentes dans les comptoirs génois de la Mer Noire et du bas-Danube : San Giorgio, Barilla, Caladda, Licovrissi, Licostomo, Montecastro et Polychronia en Moldavie, Eraclea aujourd'hui ruinée et Constanța, comme le signale le Codex Latinus Parisinus de 1395. Des communautés romaniotes subsistèrent à Constanța jusqu’au milieu du .
vignette|Juifs roumains de Galați, dans « The Graphic », novembre 1879.
Au Moyen Âge, de nouvelles populations hébraïques arrivent en plusieurs étapes dans les principautés roumaines de Moldavie et Valachie, ainsi qu’en Transylvanie. Ainsi, au s’y sont installés des Juifs ashkénazim (« allemands ») parlant yiddish, venus d’Europe centrale. Par la suite, alors que les principautés roumaines étaient sous suzeraineté ottomane, s’y sont établis les Juifs séfarades (« espagnols ») de langue évréohispanique (judéo-espagnol) et de liturgie ladino, arrivant d’Anatolie mais venus de la péninsule Ibérique, d’où ils avaient fui les persécutions de l’Inquisition catholique.