L'inversion de la courbe des taux (ou inversion de la courbe des rendements) est un phénomène macroéconomique qui se caractérise par des taux d'intérêt de long terme qui deviennent moins élevés que des taux d'intérêt de court termes. Cette situation, exceptionnelle, se produit dans les mois qui précèdent une récession économique. Afin de se financer sur les marchés financiers, les États peuvent émettre des titres de dette publique sous forme d'obligations. Ces obligations permettent à leur détenteur de recevoir une rémunération qui est égale au taux d'intérêt de l'obligation : une obligation de 100€ avec un taux de 1% permet à son détenteur de recevoir 1€ d'intérêt. Afin de se financer sur le court et le long terme, les États émettent des obligations de court terme (1 an ou moins), et de long terme (plus d'1 an). En temps normal, dans une économie saine, les obligations à long terme ont un taux d'intérêt plus élevé que les obligations de court terme. Prêter sur le long terme est en effet plus risqué ; de plus, la rémunération ne se fait pas rapidement mais sur le long terme. Il y a ainsi une relation positive entre la longueur du terme de l'obligation et son taux d'intérêt. Cette relation positive peut être représentée comme une courbe, la . Cependant, il arrive que la courbe s'inverse, c'est-à-dire qu'elle devienne décroissante. Cela signifie que le taux d'intérêt de court terme est plus élevé que celui de long terme. Les obligations à 1 an ont dans cette situation un taux plus élevé que celles de 10 ans. L'inversion des taux peut avoir plusieurs causes. La première est conjoncturelle : les investisseurs perçoivent que l'économie ralentit ou s'apprête à chuter, ils cherchent à placer leurs fonds dans des placements sûrs. Ils achètent alors massivement des obligations publiques de long terme. L'augmentation brutale de la demande des obligations, face à une offre stable, provoque mécaniquement une augmentation de la valeur de ces obligations.