Une question rhétorique (ou question oratoire) est une figure de style qui consiste à poser une question n'attendant pas de réponse, cette dernière étant connue par celui qui la pose. La question oratoire, ou « interrogation oratoire », est la forme la plus rhétorique de la question et de l'assertion déguisée. Ainsi le poète français Marcel Courault la nomme « fausse interrogation ». Paradoxalement, cette figure a en effet une valeur affirmative, en dépit d'un tour souvent négatif : Elle se fait, à l'oral avec une intonation spécifique, qui renforce la réponse que sa production sous-entend. En effet, le locuteur de la question oratoire n'attend pas de réponse. La visée principale de la question rhétorique est de communiquer des impressions : Néanmoins, la figure peut conduire à des effets complexes, comme celui produit par une autre figure de style : l'euphémisme. En effet, la fausse question peut permettre d'atténuer des propos blessants ou choquants, voire des accusations. Elle est ainsi employée par les avocats, lors des plaidoiries ou lors des réquisitoires, pour masquer notamment l'horreur de certains faits jugés (un crime par exemple). La stupéfaction peut également être un effet permis par la question oratoire. Cependant, dans bien des emplois littéraires de cette figure, il existe souvent un exercice habile, une espèce de « trucage » de l'auteur pour décrire une scène sans instaurer un cadre descriptif, à l'insu du lecteur en quelque sorte. Ainsi dans Le Cid, Corneille nous donne à voir une scène sans recourir à une description ou des didascalies : en usant seulement de questions rhétoriques professées par le personnage parlant : Cette séquence alterne symétriquement deux questions rhétoriques dans un même vers, marquant la stupéfaction de Chimène, puis dans le second vers, deux réponses permettant de décrire la scène : la présence de Rodrigue. Dans certains contextes (syndicaux, politiques, militaires, etc.), les questions rhétoriques animent les harangues du locuteur.