Le gallicanisme est une doctrine religieuse et politique française, mise en place sous l'Ancien Régime, qui cherche à organiser l'Église catholique du royaume de France, de façon autonome par rapport au pape. À partir du et surtout au , un courant de pensée contradictoire se développe : l'ultramontanisme, qui vise à faire reconnaître l'infaillibilité pontificale et affaiblit la doctrine gallicane. À la suite de la loi de séparation des Églises et de l'État, votée en 1905, la doctrine gallicane n'est plus une idéologie politique.
Le gallicanisme désigne une doctrine dont le nom dérive du latin Gallia qui signifie Gaule. Elle est développée en France entre le et le . Selon cette doctrine, l’Église s'organise à l'échelle de la France, en respectant les lois de l’État et ne reconnaît au pape qu'un pouvoir spirituel. La doctrine est parfois qualifiée de courant politique.
La doctrine prend d'abord place auprès des souverains (Philippe le Bel, Charles VII, Louis XIV) qui organisent un fonctionnement politique où le pape ne préside qu'aux questions relevant du dogme et de la foi. Il s'agit par exemple de la Pragmatique Sanction de Bourges, promulguée en 1438, et de la Déclaration des Quatre articles, adoptée en 1682. Le souverain du Royaume de France prend à sa charge (ou délègue à une réunion des évêques de France), les nominations des évêques et des abbés, le prélèvement de l'impôt ecclésiastique tel que la dîme.
D'une part, le gallicanisme réduit l'intervention du pape au seul pouvoir spirituel et ne lui reconnaît pas de rôle dans le domaine temporel. D'autre part, s'il reconnaît au pape une primauté spirituelle et juridictionnelle, il cherche à la limiter fortement, au bénéfice des conciles généraux dans l'Église (qui définissent le conciliarisme), des évêques dans leurs diocèses et des souverains dans leurs États. En pratique, cela se traduit surtout par une mainmise étroite du souverain français sur les nominations et les décisions des évêques.