vignette|250px|Lingam du Wat Pho à Bangkok.
Le lingam ou linga (en sanskrit sa, sa-Latn (« signe ») est un objet dressé, souvent d'apparence phallique, représentation classique, dite aniconique, de Shiva en tant que Brahman (« Absolu, Âme universelle »). Il s'agit à l'origine d'une image du Feu divin.
On retrouve dans ce symbole l'ambivalence du dieu, ascète et renonçant d'une part, mais aussi figure majeure du tantrisme, représenté par un phallus, d'autre part. Le mot lingam signifie « 1) signe ; 2) phallus ; 3) symbole de Shiva ».
Il existe deux catégories de lingam : les manuṣi liṅga (« lingam fait de main d'hommes »), et les svayambhu-liṅga (« lingam né de lui-même »), qui sont des éléments naturels vénérés en tant que lingam, comme certains galets.
Le lingam, toujours dressé et donc potentiellement créateur, est souvent associé au yoni (« lieu »), symbole de la déesse Shakti et de l'énergie féminine. Dans ce cas, leur union représente, à l'image de Shiva, la totalité du monde. Assumant les fonctions créatrice par le lingam et destructrice traditionnelle dans la Trimurti, Shiva représente donc, pour ses dévots (shivaïtes), le dieu par excellence.
On trouve des lingam (de taille et aspect très variables – du simple galet en équilibre et comportant le signe peint de Shiva au phallus clairement symbolisé (comportant parfois la tête du dieu sculptée) – dans tous les temples et lieux consacrés à Shiva.
Durant la puja (rituel), le lingam est arrosé de lait, de miel ou de beurre clarifié (le ghi, qui sert aussi en cuisine), et reçoit des offrandes de fleurs, de fruits et de sucreries. Les lingam en activité doivent être maintenus humides.
La partie supérieure arrondie du lingam se nomme lingamani ou manikâ. Elle reçoit un couvre liṅga, le kośa, en métaux et pierres précieuses, dans la culture du Champa.
Le Shiva-purâna indique qu'il y deux types de linga : immobile et mobile :
Parmi tous les lingam de l'Inde, douze sont considérés comme des lingam de lumière ou jyotirlinga, et sont particulièrement sacrés.