Le Ganden Phodrang ( ; ), également appelé période du Ganden Phodrang, gouvernement du Ganden Phodrang ou régime du Ganden Phodrang (, ), est le type de gouvernement mis en place en 1642 par Lobsang Gyatso, le dalaï-lama, devenu chef spirituel de tout le Tibet grâce au khan mongol qoshot, Güshi Khan qui reçoit en échange la reconnaissance en tant que roi du Tibet. C'est la fin de la Période Phagmodrupa, contrôlée par les tibétains ; les religieux des écoles traditionnelles tibétaines kagyupa et du chamanisme bön, opposés à l'école guéloug, sont chassés du pouvoir par les Mongols.
Ce regime se perpétua sous différentes formes de gouvernance, jusqu'en 1959 sous Tenzin Gyatso, le dalaï-lama. Il est qualifié de « théocratique » par Samten G. Karmay et par Stéphane Guillaume, tandis que les tibétologues Ishihama Yumiko et Alex McKay parlent de « gouvernement bouddhiste, union des fonctions spirituelle et temporelle ».
Après sa fuite en exil en Inde, le proclama le 29 avril 1959 la création du gouvernement tibétain en exil. Le , il célébra le de son système gouvernemental connu sous le nom de Gaden Phodrang Chokley Namgyal. Ce gouvernement n'a été reconnu par aucun État ni gouvernement.
Le dalaï-lama démocratisa progressivement le gouvernement tibétain en exil jusqu'à sa retraite politique en mars 2011, laissant place au premier ministre tibétain Lobsang Sangay et se concentrant sur sa fonction spirituelle, conservant cependant une influence politique selon la journaliste du Monde Audrey Garric.
Le dalaï-lama, en tant que « souverain du Thibet » suivant les termes d'Alexandra David-Néel, dirigeait tant les affaires religieuses que les affaires civiles, à l'aide de deux organes principaux du gouvernement :
le Conseil religieux (Yik-tsang), composé de quatre membres de la communauté monastique,
et le Conseil des ministres, Kashag, composé de quatre membres (shapé), dont trois civils et un religieux.
Le premier ministre religieux (chikyap chempo), et le premier ministre civil (lönchen), faisaient la liaison entre les Conseils et le dalaï-lama.