Saiyid Ali Imadeddine Nassimi (en Seyid Əli İmadəddin Nəsimi, عمادالدین نسیمی ; en عمادالدین نسیمی), né en 1369 à Chamakhi (Şamaxı) et mort en 1417 à Alep, est considéré comme le fondateur de la poésie d’expression azerbaïdjanaise ; son influence s'étend même à toute la poésie turcophone.
On sait peu de chose sur sa vie et on ne connaît pas son vrai nom avec certitude, Nassimi étant un nom de plume. Il serait né à Şamaxı ; en tout cas, c'est là que son frère est enterré. Le titre de « saiyid » semble indiquer qu'il était un descendant de Mahomet.
Nassimi vécut à la charnière des , une époque de rigorisme religieux et d'obscurantisme, alors que son pays se trouvait englobé dans l'empire mongol. Ce qui nous est parvenu de son œuvre nous montre à la fois un grand poète et quelqu'un qui croyait en l'homme et en l'amour. Son œuvre consiste en deux divans (recueils de poèmes), l'un en azéri, l'autre en persan, et quelques poèmes en arabe. Le divan azéri compte 250-300 ghazals et environ 150 quatrains.
Nassimi fut un représentant éminent du houroufisme, mouvement mystique apparu en Azerbaïdjan à la fin du et dont le fondateur était Fazlallah Astarabadi Nāimī (1340-1394). Mais alors que ce dernier croyait être lui-même une manifestation de Dieu, Nassimi croyait que de Dieu, centre de l'univers, venait la lumière qui illuminait l'homme.
Le houroufisme est un courant qui voit dans les lettres et les chiffres, et leurs associations, la clé de l'univers, du visage de l'homme et de Dieu lui-même.
Cet élément commun est tellement fort qu'il en résulte une unité de Dieu et de l'homme : « le Seigneur tout-puissant n’est autre que le fils de l’humanité ». S'adressant à l'homme, le poète dit :
Nassimi donne à l'homme tous les noms que le Coran donne à Dieu. Comme les autres religions monothéistes, l’Islam affirme qu’« il n’y a de Dieu qu’Allah », mais voici comment Nassimi s'exprime :
Voici un exemple particulièrement éloquent :
Dans le dernier vers, Fāʾ, Ḍād et Lām sont les lettres qui épellent le nom du fondateur du houroufisme, Fəzlullah.