Linconscient (das Unbewusste), antonyme de « conscient », est une notion psychologique et psychanalytique qui renvoie à des phénomènes échappant à la conscience. Objet d'une longue maturation au travers de la philosophie, de la littérature et de la psychologie, l'inconscient devient, au début du , un concept majeur de la psychanalyse, non plus seulement au sens de « non conscient », mais au sens désormais des première et deuxième topiques freudiennes. Pour Jacques Lacan, l'inconscient est essentiellement lié au langage.
La notion archétypale d'inconscient collectif est attribuée à Carl Gustav Jung, fondateur, après sa rupture avec Freud, de la psychologie analytique. La notion d'inconscient cognitif s'applique aujourd'hui dans le domaine des neurosciences.
Selon J. Laplanche et J.-B. Pontalis, l'adjectif « inconscient » peut s'employer d'abord au de ce qui n'est pas présent . En ce sens le préconscient et l'inconscient, tels que Freud définit ceux-ci dans le cadre de sa première topique, sont confondus.
Élisabeth Roudinesco et Michel Plon relèvent que la première occurrence du terme — au sens de « non conscient » — se trouve dans la langue anglaise, dans les écrits du juriste, Henry Home Kames, en 1751. Peu après, les termes Unbewusstsein et bewusstlos sont utilisés en allemand par Ernst Platner (1776). Malgré les écrits précurseurs de Maine de Biran, les auteurs français ne s'intéresseront que peu au sujet et le terme passera dans la langue française beaucoup plus tardivement, grâce à l'écrivain suisse, Henri-Frédéric Amiel qui, en 1860, parle dans son Journal de la .
D'après Plon et Roudinesco, la philosophie s'était dès l'Antiquité intéressée à une activité susceptible d'échapper à la conscience, mais c'est au que Descartes, à travers le cogito, conceptualise l'opposition entre la conscience comme fondement de la raison et ce qui y échappe — relégué par lui dans le domaine de la folie. Leibniz, avec un texte concernant les « petites perceptions confuses » (ou théorie des petites perceptions) s'approche également d’un concept d'inconscient qui s'oppose à la conception cartésienne de la conscience.