L'expansion bantoue est le nom donné à une longue série de migrations, s'étendant sur plusieurs millénaires, des locuteurs du proto-bantou à l'intérieur du continent africain. Elle est décrite comme le plus grand événement migratoire de la préhistoire africaine.
C'est une constatation linguistique qui est à l'origine de l'hypothèse d'une migration bantoue : quelques langues parlées en Afrique sub-équatoriale sont remarquablement proches (par leur vocabulaire et leur morphologie), ce qui permet de supposer qu'elles dérivent d'une proto-langue commune. .
Des études archéologiques viennent ensuite conforter la thèse migratoire : on a pu y associer la diffusion de la métallurgie du fer et de la poterie. Enfin, des constatations génétiques la renforcent : les populations bantoues sont relativement homogènes du point de vue génétique, ce qui les distingue des autres populations africaines ; l'étude comparée des marqueurs génétiques des populations africaines bantouphones et non bantouphones accrédite donc l’hypothèse de la migration.
Dans le cadre de la théorie de l'expansion bantoue, les recherches ethno-linguistiques ont permis de situer la zone d'origine des langues bantoues, branche de la famille des langues nigéro-congolaises, dans une région aux confins du Nigeria et du Cameroun, les grassfields. Depuis cette zone, l'expansion vers le sud aurait débuté aux alentours de Dans un deuxième temps, vers , un flux se dirige en direction de l'Afrique de l'Est et un autre, dans un mouvement nord-sud, le long des rives atlantiques des actuels Gabon, République démocratique du Congo et Angola ainsi qu'en suivant les cours d'eau du système fluvial du Congo. L'expansion atteint l'Afrique australe probablement vers
vignette|1 = , origine2 = , premières migrations2.a = Bantou oriental, 2.b = Bantou occidental3 = , Urewe, noyau du Bantou oriental4–7 = avancée vers le sud9 = , noyau Congo10 = , dernière phase
Partant d'une base linguistique, la thèse de l'expansion bantoue est devenue pluridisciplinaire.