Le rutile est une espèce minérale composée de dioxyde de titane de formule TiO avec des traces de fer (près de 10 % parfois), tantale, niobium, chrome, vanadium et étain. Il est trimorphe avec la brookite et l'anatase. Il est la forme la plus stable de dioxyde de titane et est produit à haute température, la brookite se formant à des températures plus basses et l'anatase formée à des températures encore plus basses.
Décrit par Abraham Gottlob Werner en 1803, le rutile dérive son nom du latin rutilus, rouge, en référence à sa couleur rouge profond observée dans quelques spécimens par lumière transmise.
Cajuelo, Vuitrago, Burgos, Castille et Leon, Espagne.
Il existe pour ce minéral de nombreux synonymes :
cajuélite (en référence au topotype de l'espèce) ;
crispite : d'après le Crispalt, massif du Saint-Gothard, Suisse (Delametherie, 1795) ;
dicksbergite (Igelström, 1896), d'après la localité de Dicksberg, Värmland, Suède ;
édisonite (Hidden, 1888) : trouvé à la mine d'or Whistnant, comté de Polk, Caroline du Nord, par Hidden en 1879 ;
gallitzinite ;
naumannite (, 1854) ;
paraedrite ;
rutilite ;
titane oxydé (Haüy, 1801) ;
titanite (Richard Kirwan, 1796).
Habitus
En cristaux rouge sombre à opaque pouvant atteindre provenant des roches fortement métamorphiques.
En groupes de cristaux aciculaires en inclusion dans le quartz (les « flèches d'amour » venant des Grisons, Suisse ou « cheveux de Vénus »). Agrégats aciculaires rayonnants en 6 faisceaux à partir d’un noyau d’hématite.
Cristaux microscopiques orientés dans des pierres précieuses expliquant la présence d'étoile dans les saphirs « étoilés », les rubis « étoilés » et autres pierres « étoilées », un phénomène optique connu sous le nom d'astérisme, qui est retrouvé également dans d'autres minéraux comme la biotite ou les feldspaths.
Ilménorutile : variété de rutile riche en niobium de formule Fex(Nb,Ta)·4Ti1-xO2. Décrite initialement dans les monts Ilmen, Chelyabinsk Oblast', Urals Russie, qui ont inspiré le nom.