Le terme de 'socialisme africain' recouvre un ensemble de doctrines et de politiques suivies au par plusieurs dirigeants d'Afrique subsaharienne ayant visé, dans des contextes et dans des optiques très divers, à définir une forme de socialisme spécifique au continent africain. L'expression peut désigner, selon le contexte, les tentatives de théorisation d'un socialisme africain, ou l'ensemble des pratiques politiques, de divers dirigeants politiques et chefs d'État africains, notamment les présidents Léopold Sédar Senghor au Sénégal, Modibo Keita au Mali, Ahmed Sékou Touré en Guinée, Julius Nyerere en Tanzanie, Kenneth Kaunda en Zambie, et Kwame Nkrumah au Ghana, ainsi que le leader indépendantiste Amílcar Cabral en Guinée-Bissau.
Élaborées au moment de l'indépendance des pays d'Afrique subsaharienne, les diverses formes de socialisme africain ont comme point commun la référence aux valeurs sociales et culturelles de l'Afrique, ainsi que des références au courant d'idées panafricaniste : elles ne présentent cependant pas une ligne politique commune et ont connu des fortunes diverses. Les régimes politique et les idéologies propres au socialisme africain, fortement associés aux personnes des chefs d'État qui s'en sont faits les promoteurs, n'ont pas perduré après le départ de ceux-ci du pouvoir. L'existence même d'un socialisme spécifiquement africain ne fait d'ailleurs l'objet d'aucune unanimité chez les socialistes du continent. Diverses sections du Rassemblement démocratique africain, union de partis africains francophones, sont apparentées au socialisme mais le RDA ne dispose, au cours de son existence, d'aucune doctrine ou idéologie commune. L'absence d'unité à l'échelle régionale des conceptions africaines du socialisme et les résultats mitigés des diverses expériences menées amènent, dès le début des années 1970, à considérer comme un échec l'implantation en Afrique subsaharienne d'un socialisme propre au continent.
thumb|Léopold Sédar Senghor.