La période des « Trois Royaumes » () est une période de l'histoire chinoise qui commence en 220, après la chute de la dynastie Han (漢) et s'achève avec la réunification de la Chine par la dynastie des Jin occidentaux, en 280. Les Trois Royaumes sont ceux de Wei (魏) au nord le long du fleuve Jaune, de Wu (吳) dans le sud-est, et de Shu (蜀) au sud-ouest dans le bassin du Sichuan.
Durant les deux dernières décennies du , l'empire Han se désagrège progressivement, divisé entre plusieurs seigneurs de la guerre rivaux. Au début du , trois d'entre eux prennent une place prépondérante : Cao Cao puis son fils Cao Pi (Wei), Liu Bei (Shu-Han) et Sun Quan (Wu). Ils mettent en place les Trois Royaumes après l'abdication du dernier empereur Han, dont ils se disputent la succession, et se proclament chacun à leur tour empereur dans les années 220. Leurs successeurs s'affrontent pour la domination de la Chine, avant d'être supplantés l'un après l'autre entre 265 et 280 par le clan Sima, qui fonde la dynastie Jin (晉). La période des Trois Royaumes est donc suivie de la dynastie des Jin occidentaux (265-317). Sur le plus long terme, la période des Trois Royaumes s’inscrit dans une longue séquence très agitée. S'ensuivent plus de trois siècles de division politique entre la Chine du Nord et la Chine du Sud, durant un « haut Moyen Âge » chinois que l'historiographie classique désigne comme la période des « Six Dynasties » (220-589).
Les tendances qui s'affirment durant le chinois débutent, en fait, dès la fin du siècle précédent (en gros après 184), qui voit la division de la Chine, et il convient donc de ne pas se limiter aux bornes chronologiques traditionnelles (220-280) pour les analyser. Cette période voit la mise en place de plusieurs des traits caractéristiques du haut Moyen Âge chinois : fondation de royaumes par des seigneurs de la guerre se partageant la Chine, qui doivent composer avec l'existence de puissantes familles aristocratiques disposant d'un fort ancrage local, essor des régions méridionales du bassin du Yangzi Jiang qui développent une culture spécifique, renouveau d'écoles de pensée diverses en rupture avec le confucianisme officiel des Han, affirmation du taoïsme et du bouddhisme, etc.