Le Livre d'Ézéchiel est un texte de l'Ancien Testament (Tanakh pour le judaïsme), écrit par le prophète Ézéchiel parmi les exilés de Babylonie. Les dates extrêmes donnent entre 593 av. J-C (1,2) et 571 av. J-C (29,17). Le livre contient des reproches et des menaces contre les Israélites avant le siège de Jérusalem, des oracles contre les nations, des consolations pour le peuple déporté, et l'annonce d'un rétablissement religieux et politique en terre d'Israël.
Le texte d'Ezéchiel a vraisemblablement connu une transmission complexe, qui comporte des enjeux essentiels pour l'histoire de la composition du texte. La tradition grecque (la Septante), en particulier, présente de nombreuses divergences avec la tradition massorétique. L'importance du texte grec d'Ézechiel est reconnue depuis le , et ce dernier a été l'objet de nombreuses études de détail. On admet généralement depuis Henry St. John Thackeray qu'il aurait été l'œuvre de deux traducteurs au moins.
De manière générale, toutes les recherches sur la composition du livre sont confrontées à deux problèmes principaux : d'une part, la difficulté d'identifier des rédactions d'ensemble malgré la présence d'innombrables tensions littéraires évidentes, et d'autre part, le problème de la localisation spatiale (et temporelle) du prophète, censé résider auprès des déportés de Babylone près du fleuve Kebar dans une localité appelée Tel Aviv (1,3 ; 3,15; 11,24), bien qu'il s'adresse manifestement à plusieurs reprises aux habitants de Jérusalem en Ez 4-24 (voir encore 33,23-29).
L'hypothèse de l'authenticité du livre a longtemps prévalu dans la recherche, et ce n'est qu'au début du , avec l'étude de Johannes Herrmann (1908), que les exégètes ont sérieusement commencé à considérer les tensions et les doublets qui suggèrent que le texte d'Ezéchiel est composite. Aujourd'hui encore, l'authenticité du livre est défendue par certains auteurs anglo-saxons (Greenberg et Blok).