La lettre de Zinoviev est un document frauduleux publié par le journal britannique Daily Mail quatre jours avant les élections générales britanniques de 1924. Il se présentait comme une directive par laquelle Grigori Zinoviev, le chef de l'Internationale communiste (Komintern, Moscou) ordonnait au Parti communiste de Grande-Bretagne de se livrer à toutes sortes d'activités séditieuses. Il disait que le rétablissement de relations diplomatiques entre le Royaume-Uni et l'Union soviétique par un gouvernement travailliste hâterait la radicalisation de la classe ouvrière britannique. Cette lettre, au cas où elle aurait été authentique, aurait constitué une interférence outrageante dans la politique britannique, dont la révélation aurait nui au parti travailliste. La lettre parut authentique à l'époque, mais selon un ouvrage de 2014, les derniers travaux historiques la considéraient comme un faux. Cette lettre profita au Parti conservateur, en hâtant l'effondrement des votes pour le Parti libéral, effondrement qui valut une victoire écrasante aux conservateurs. A. J. P. Taylor soutient que l'effet le plus important de la lettre fut son effet psychologique sur les travaillistes, qui, pendant des années, imputèrent leur défaite à un coup traître, méconnaissant ainsi les forces politiques en jeu et sursoyant à des réformes nécessaires dans leur parti.
vignette|droite|Le Premier ministre Ramsay MacDonald, chef de l'éphémère gouvernement travailliste de 1924
vignette|Grigori Zinoviev, chef du Comité exécutif du Komintern
vignette|Dessin du Punch, paru après la publication de la lettre et montrant un bolchevik stéréotypé portant un panneau d'homme-sandwich où se lit le slogan « Votez pour MacDonald et moi »
En 1924, le Parti travailliste, de tendance socialiste, forme un gouvernement pour la première fois. C'est cependant un gouvernement minoritaire, susceptible de tomber si les conservateurs et les libéraux s'unissaient contre lui. En politique étrangère, le gouvernement reconnaît l'Union soviétique en et propose de lui prêter de l'argent.