Le terme Proto-Bulgares est utilisé par les historiens pour désigner les anciens Bulgares, turcophones de la steppe pontique parlant une langue oghoure et de tradition tengriste, afin de les distinguer des Bulgares actuels, peuple slave méridional des Balkans, de tradition chrétienne orthodoxe. Le nom s’est transmis des premiers aux seconds lorsque les anciens Bulgares s’établirent dans la région du bas-Danube, aux frontières de l’Empire romain d'orient, au de notre ère. Dans cette région, les Proto-Bulgares fondèrent un empire et s’assimilèrent aux Slaves, dominants sur le plan démographique.
Ils étaient déjà entrés dans l’Histoire dès l’Antiquité tardive, avec d’autres peuples migrateurs, en s’établissant entre le Dniepr et le Don, sur le territoire de l’actuelle Ukraine, alors sous domination des Khazars. Affranchis de ceux-ci, ils créent dans les années 630 l'Ancienne Grande Bulgarie (Η παλαιά μεγάλη Βουλγαρία d'après les chroniques byzantines) sous le khan (kynez) Koubrat, avant de se séparer dans les années 660 et 670 en deux groupes, les Proto-Bulgares orientaux et les Proto-Bulgares occidentaux.
Les Proto-Bulgares occidentaux sont à l’origine du khanat bulgare du Danube. Ils ont laissé leur nom au peuple actuel des Bulgares, qui tire son origine du mélange de populations proto-bulgares, slaves, thraces et grecques. Les Proto-Bulgares orientaux fondèrent au Moyen Âge le khanat bulgare de la Volga, sur le territoire de l’actuelle Russie, qui adopte l’islam et s’assimile finalement aux Tatars.
L’histoire des Proto-Bulgares commence, si l’on s’en tient aux sources écrites, dans les steppes du nord du Caucase et de la mer d'Azov, mais en raison de la forte influence protochroniste dans l’historiographie des pays des Balkans, plusieurs théories difficiles à concilier ont été proposées sur leurs origines, visant à minimiser les influences turques oghoures au profit des influences iraniennes, donc indo-européennes.