vignette|400px|La deixis. Voici avec les termes et les mots anglais. La deixis est une notion linguistique dont la dénomination est directement empruntée au grec (action de montrer, ou référence), reflétant la proximité / distance entre locuteurs. La deixis est l'une des façons de conférer son référent à une séquence linguistique ; elle intervient lorsque la compréhension de certaines parties d'un énoncé nécessite une information contextuelle. Un mot ou une expression est déictique si son interprétation varie en fonction du contexte, comme c'est le cas des pronoms par exemple. La notion de deixis apparaît en 1904 chez Karl Brugmann qui appelle déictiques les pronoms, les démonstratifs et certains adverbes de temps et de lieu qui ont la possibilité de référer directement à la situation extérieure et parle de : (c'est-à-dire : proches de moi, de toi, de lui) . Le concept est repris, d'abord par des linguistes germanophones comme K. Bühler (1934), puis principalement par Charles Bally dans Linguistique générale et linguistique française (Berne 1932). La deixis s'oppose à : l'anaphore, qui à la différence de la deixis n'implique pas de rapport avec d'autres éléments du contexte. L'allocuteur peut verbalement énoncer « ce chat va se faire écraser » en désignant non verbalement ce chat sans que celui-ci ait été déjà mentionné antérieurement. Dans ce cas, le déterminant démonstratif connaît un emploi déictique : il désigne un référent présent dans la situation d'énonciation ou accessible à partir d'elle. Il peut alors être accompagné d'un geste, d'une mimique ou d'un mouvement qui facilite l'identification. Toutefois, dans « J'ai vu un chat. Ce chat s'est fait écraser. », le déterminant démonstratif est anaphorique, c'est-à-dire qu'il identifie un référent (chat) déjà évoqué antérieurement dans le flux énonciation. l’embrayage, qui se satisfait des seules indications fournies par l'acte même de l'énonciation.
Pierre Dillenbourg, Kshitij Sharma