Paul-Félix Armand-Delille ( à Fourchambault, Nièvre - à Maillebois, Eure-et-Loir) est un médecin, bactériologiste, professeur, membre de l'Académie nationale de médecine et vice-président de la Société de biologie. Il est essentiellement connu pour avoir accidentellement provoqué l'effondrement de la population de lapins à travers une grande partie de l'Europe et au-delà dans les années 1950 en ayant fait diffuser en leur sein le virus de la myxomatose. Né à Fourchambault dans le centre de la France, Paul-Félix Armand-Delille étudie la médecine et obtient son doctorat en 1903. Il devient professeur à la faculté de médecine de Paris, spécialisé dans les maladies infectieuses chez les enfants. Au cours de la Première Guerre mondiale, il effectue d'importants travaux sur le paludisme, pour lesquels il est fait commandeur de la Légion d'honneur. Lauréat en 1943 du prix Fabien pour son Traité de service social écrit en 1939, il est ensuite élu membre de l'Académie nationale de médecine en 1944. C'est après son départ à la retraite que les événements pour lesquels il est devenu célèbre ont lieu. À la suite du succès d'une expérience réalisée à grande échelle en Australie, en 1952, il décide d'introduire le virus dans les de la propriété de son château de Maillebois en Eure-et-Loir. Il estime le lieu suffisamment clos pour éviter toute propagation. Après avoir inoculé à deux lapins des virus acquis auprès d'un laboratoire de Lausanne, il réussit rapidement à éradiquer la population sur son domaine, avec 98 % de morts en seulement six semaines. Toutefois, quatre mois plus tard, la découverte d'un cadavre de lapin infecté à laisse penser que le virus s'est échappé. Dans l'année qui suit, en France, 45 % des lapins sauvages meurent de la maladie ainsi que 35 % des lapins domestiques. La maladie se propage au reste de l'Europe de l'ouest, détruisant les populations de lapins aux Pays-bas, en Belgique, en Italie, en Espagne, en Grande-Bretagne, et jusqu'en Afrique du nord. L'effet sur la population de lapins en France est catastrophique.