Une extrasystole est un trouble du rythme cardiaque correspondant à une contraction prématurée d’une des cavités du cœur. Elle est aussi désignée en anglais sous le nom “Premature Ventricular Contraction” (PVC), littéralement “Contraction ventriculaire prématurée” (terme rarement employé en français). L’extrasystolie est le fait d'avoir des extrasystoles. La contraction cardiaque normale provient d'une dépolarisation membranaire (inversion de la polarité électrique de la membrane cellulaire) cyclique d'un groupe de cellules situées sur la partie haute de l'oreillette droite, le nœud sinusal. Cette dépolarisation se propage à l'ensemble du cœur et entraîne, au niveau des cellules musculaires, une contraction de ces dernières. Elle est suivie par une « période réfractaire », bref moment où les cellules ne sont plus stimulables. Le rythme cardiaque est ainsi piloté par ce nœud. Cette dépolarisation peut parfois être issue d'un autre endroit que le nœud sinusal. Elle provient alors d'une autre partie des oreillettes, du tissu de conduction (tissu musculaire spécialisé appelé tissu cardionecteur) ou des ventricules cardiaques. Si cette dépolarisation survient en dehors de la période réfractaire, elle est transmise, de proche en proche, à tout ou partie du cœur, entraînant une contraction supplémentaire, constituant l'extrasystole. Elle est ainsi le résultat d'une excitabilité électrique accrue d'une zone bien délimitée du muscle cardiaque. Selon la cavité cardiaque où a lieu la contraction prématurée des fibres musculaires (oreillette, ventricule cardiaque ou jonction entre ces deux cavités), on parlera d'« extrasystoles auriculaires » (ESA), d'« extrasystoles ventriculaires » (ESV) ou d'« extrasystoles jonctionnelles ». Les extrasystoles auriculaires et jonctionnelles, d'aspect et de causes proches, sont reliés sous le vocable d'« extrasystoles supra-ventriculaires ».
David Atienza Alonso, Francisco Javier Rincon Vallejos, Srinivasan Murali, Grégoire Casimir Joseph Surrel