Linsurrection moro aux Philippines est un conflit armé opposant depuis 1969 les forces gouvernementales des Philippines à des groupes armés moros indépendantistes, islamistes ou djihadistes.
Les Moros s'organisent politiquement à partir du milieu des années 1960. La Moro National Liberation Organization est fondée en 1966. D'un mouvement d'opposition plus régionaliste que religieux, rapidement est exigée l'indépendance de l'ensemble des îles du sud des Philippines à majorité musulmane, avec l'apparition du Mouvement d'indépendance du Mindanao. Le en , celui de Manili en et l'instauration de la loi martiale le achèvent de radicaliser l'opposition moro.
Le Front Moro de libération nationale (FMLN), fondé en 1969, décide de passer à l'action armée. Les premiers pourparlers entre le gouvernement et le FMLN ont lieu en 1975 à Djeddah mais n'aboutissent pas. Tandis que les indépendantistes s'allient aux guérillas communistes, l'Armée philippine tente de briser militairement l'insurrection.
Les accords de Tripoli en , projet d'autonomie de , tentent de mettre fin au conflit, mais le référendum d', mené sur l'ensemble du pays, est boycotté par les indépendantistes, entraînant un retour de la violence.
L'insurrection perd en intensité à la fin de la décennie. À la suite des pourparlers entamés par la présidente Cory Aquino en 1986, un accord est signé en à Djeddah, renforçant l'autonomie. L'opposition du Front Moro islamique de libération (FMIL) bloque le processus de paix, mais la région autonome en Mindanao musulmane est créée en 1990 et un est mis en place.
Un cessez-le-feu du FMLN est établi bilatéralement avec le gouvernement en , prélude à la signature d'un traité de paix en . Ce processus de paix entraîne la montée des groupes islamistes qui y sont opposés, le FMIL, principal rival du FMLN, et Abu Sayyaf, fondé en 1992.
Un cessez-le-feu a été signé en 1997 entre le gouvernement central de Manille et le Front Moro islamique de libération.
En 2000, sous la présidence de Joseph Estrada, le cessez-le-feu conclu en 1997 est aboli.