La révolution permanente est un mot d'ordre lancé par Karl Marx puis développé en théorie par Trotsky et Parvus pour désigner le processus par lequel la révolution ne s'arrête pas tant qu'elle n'a pas atteint tous ses objectifs. Cela signifie en particulier, pour Trotsky, que les révolutions de notre temps ne sauraient s'arrêter à des réalisations nationales et bourgeoises, et que le prolétariat s'emparera du mouvement pour entreprendre une révolution mondiale et communiste.
Cette théorie n'est pas, pour Trotsky, seulement valable pour la Russie, mais pour tous les pays dominés par les grandes nations impérialistes (il parle aussi beaucoup de la Chine par exemple), où subsistent le plus souvent des restes de féodalisme et où la bourgeoisie nationale est trop faible pour proposer une politique tant soit peu révolutionnaire, comme avait pu le faire la bourgeoisie française en 1789. C'est donc au prolétariat que reviennent les tâches de la révolution bourgeoise, entre autres choses la suppression des restes de féodalisme, la réforme agraire, etc. en plus des tâches qui lui sont propres.
La révolution permanente s’oppose à la théorie de la révolution par étapes, défendue notamment par les partisans de Staline au cours des fronts populaires.
La première utilisation du terme par Marx et Engels est faite dans le livre La Sainte Famille de 1844, pour décrire le comportement de Napoléon Bonaparte qui substitue à la Terreur son propre régime marqué par ses réformes.
En 1849, Marx et Engels remarquent que le terme est réutilisé par d'autres journalistes et auteurs comme un journaliste du Kölnische Zeitung ou Henri Druey.
C'est en 1850 avec lAdresse du Comité central à la ligue des communistes que le mot révolution permanente est vraiment connu du public. Pour Marx, contre la petite bourgeoisie qui veut mettre fin à la révolution le plus tôt possible, la révolution permanente doit continuer jusqu'à ce que les moyens de production soient aux mains de la classe prolétarienne.