Jin Ping Mei (), traduit parfois par Fleur en fiole d’or ou Le Lotus d’or, est un roman naturaliste chinois écrit en chinois vernaculaire au cours de la dynastie Ming. L’auteur, dont la véritable identité reste encore aujourd’hui incertaine, le publia sous le pseudonyme Lanling Xiaoxiao Sheng (蘭陵笑笑生, littéralement Érudit railleur de Lanling). Ce roman érotique décrit, en et , la vie de Ximen Qing (西門慶), riche viveur, marchand puis mandarin, avec ses « femmes » (épouses, concubines, servantes). Il est parfois considéré comme le quatrième ou cinquième (suivant les dynasties) des Quatre livres extraordinaires (四大奇书) de la littérature chinoise. Dès le premier chapitre, l'auteur explique qu'il a écrit ce roman pour dissuader ses contemporains de convoiter la richesse et ses pouvoirs, et surtout pour déconseiller l'abus des plaisirs sexuels. Il affirme à son lecteur que . Tout homme doit se garder contre la « femme fatale ». Selon Robert van Gulik :Il est de tradition qu'un roman érotique s'ouvre sur ce genre d'avertissement moral, mais dans ce cas particulier, l'auteur parlait sans doute très sérieusement. Les premières versions du roman n’existent qu’en version manuscrite ; la plus ancienne daterait de 1596. La première édition imprimée apparaît en 1610. La version plus complète disponible aujourd’hui contient cent chapitres, sur plus de mille pages. Jin Ping Mei tire son nom des trois personnages féminins principaux du livre : Pan Jinlian (潘金蓮, dont le nom signifie Lotus d’or), Li Ping’er (李瓶兒, dont le nom signifie Petit vase) et Pang Chunmei (龐春梅, Prunier de printemps). Selon certains critiques chinois, chacun des trois caractères de son titre symbolise un aspect de la nature humaine ; mei (梅), le prunier, est ainsi une métaphore de la sexualité. La description explicite de la sexualité valut à Jin Ping Mei un niveau de notoriété en Chine semblable aux Mémoires de Fanny Hill ou à L’amant de lady Chatterley en Occident. L’ouvrage fut longtemps interdit en Chine continentale.