'Isin' (en arabe : ʾīsin, ar) est une ville de la Mésopotamie antique, localisée dans le sud de l’Irak, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Diwaniya. La ville se trouvait sur le canal Isinnitum, qui faisait partie d'un ensemble de voies navigables reliant les villes de Mésopotamie. Le nom actuel du site est Ishan Bahriyat (en arabe : ʾ išān baḥriyāt, ar, « les lacs d'Ichan »). Celui-ci a été fouillé entre 1973 et 1989 par une équipe archéologique allemande de l’université de Munich dirigée par (1929-2009). Les plus anciens niveaux archéologiques identifiés remontent au Dynastique archaïque (début du ). D’autres niveaux remontant à l’époque d’Akkad ont été dégagés. La ville d'Isin a pris de l’importance à la période de la troisième dynastie d’Ur. Dynastie d'Isin Quand l’empire d’Ur s’effondre à la fin du , le gouverneur d’Isin, Ishbi-Erra, trahit le roi Ibbi-Sîn d’Ur, et se rend indépendant. Il réussit à écarter l’armée élamite qui détruit Ur en 2004, et parvient à reprendre cette ville plus tard, ce qui lui permet de se revendiquer comme l’héritier de la dynastie précédente, tout en conservant Isin comme capitale. Son successeur Su-ilišu se réconcilie avec l’Élam, et parvient à récupérer la statue du grand dieu Nanna d’Ur, dérobée lors de la guerre qui avait abouti au pillage de cette ville. Le règne de son successeur Iddin-Dagan est très peu connu, à la différence du suivant, celui d’Išme-Dagan, qui marque l’apogée d’Isin. À sa mort, la situation d'Isin commence à devenir difficile avec l’émergence de la dynastie de Larsa, dont le roi Gungunnum réussit à reprendre Ur, Uruk et Kisurra (soit le sud de Sumer) à son rival Lipit-Ištar d’Isin (connu par un code de lois qu’il a fait formuler). Ur-Ninurta d’Isin est tué au cours d’un conflit contre Larsa, mais son successeur Bur-Sîn redresse temporairement la situation en battant son rival larséen, Sumu-El, qui finit pourtant par remporter plusieurs victoires lui permettant de soustraire Kish à la domination d’Isin, puis finalement Nippur, la ville sainte de Sumer, ce qui représente une catastrophe symbolique pour Isin.