Le dictionnaire de caractères de Kāngxī (chinois : 康熙字典, pinyin : Kāngxī zìdiǎn, Wade-Giles : K'ang-hsi tzu-tien) était le dictionnaire chinois de caractères (sinogrammes) standard durant le et le . L'empereur Kāngxī de la dynastie Qing avait ordonné sa compilation en 1710 et il fut publié en 1716. Il fut nommé ainsi en l'honneur de l'empereur Kāngxī.
Les rédacteurs du dictionnaire, incluant Zhang Yushu (張玉書) et Chen Tingjing (陳廷敬) se sont en partie basés sur deux dictionnaires de la dynastie Ming : le Zihui (字彙/字汇, « Collection de caractères », 1615) de Méi Yíngzuò (梅膺祚) et le Zhengzitong (正字通, « Correct Character Mastery », 1627) de Zhang Zilie (張自烈). Comme le décret impérial exigeait la compilation du dictionnaire en 5 ans, la présence d'erreurs était inévitable. L'empereur Daoguang (1782-1850) en avait demandé une révision, le Zidian Kaozheng (字典考證, « Corrections du Dictionnaire », 1831), qui corrigea erreurs, la majorité se situant au niveau des citations et des annotations.
Le dictionnaire de Kāngxī comprend caractères, ainsi que variantes, portant ainsi le total des caractères différents à 49 030. Ils sont classées sous 214 clefs, ou radicaux, puis par nombre de traits. La liste des clefs reprend celle du Zihui. On trouvait auparavant une classification plus complexe de 540 radicaux dans le Shuōwén jiězì (說文解字/说文解字) de Xú Shěn, le véritable introducteur des clés dans la lexicographie chinoise. Cette liste des 214 clés fut donc entérinée par le dictionnaire de Kāngxī et est encore utilisée de nos jours par les dictionnaires modernes, avec parfois quelques modifications (d'autant plus si le dictionnaire recense les caractères simplifiés). La renommée de ce dictionnaire fait qu'on lui attribue souvent ─ à tort ─ l'invention de la liste des 214 radicaux, laquelle est improprement nommée «radicaux de Kāngxī». Le classement des clefs elles-mêmes dans la liste n'est pas faite selon le nombre de traits mais par regroupements analogiques et poétiques.